L’UDR appelle à un “Oui républicain”

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Deux particularités méritent d’être notées et à mettre en exergue de la conférence de presse que Amara Benyounès, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et la république (UDR) a animé hier à la maison de la presse Tahar Djaout pour se prononcer sur le projet de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, qui sera présenté à l’appréciation du peuple à référendum le 29 du mois prochain. La première réside dans le fait que l’UDR qui a explicitement annoncé son soutien incontestable au projet du président de la république, conformément à ce qui a été décidé à l’issue de la réunion du bureau national du 25 août, insiste sur le fait que son  » oui  » ne sera qu’un  » oui  » républicain.  » Je défends un oui républicain, c’est-à-dire un  » oui  » de combat pour l’instauration d’une république moderne, digne du troisième millénaire  » a déclaré le secrétaire général de l’UDR. Une façon de se démarquer de ceux qui se sont déjà prononcés en faveur de cette charte. La deuxième se situe dans le fait que le parti de Benyounès est le premier à avoir fait des réserves quant à la charte pour la paix et la réconciliation, jugée par les instances de ladite formation  » d’importante et de plus qu’acceptable « . Pour reprendre ses dires, l’animateur de la conférence a souligné que son parti  » a un reproche à faire « , ce pourquoi il interpelle l’initiateur du projet de prendre en considération ses remarques.

“Limiter l’application de la charte dans le temps” Pour l’orateur, le fait de ne pas limiter cette loi dans le temps constitue une lacune à pallier.  » Il est impératif de limiter cette loi dans le temps, car il est absolument important de fixer une date butoir « . Selon la conception du l’union pour la démocratie et la république, six mois sont largement suffisants pour l’application de cette loi.  » Il faut absolument fixer un délai pour permettre aux gens de prendre la décision qui leur convient, si dans six mois, ceux qui sont dans les maquis ne se rendent toujours pas, ils seront soumis aux lois de la république « . Se voulant convaincant, le secrétaire général de l’UDR a souligné que le soutien qu’il vient de prononcer officiellement, découle d’une longue réflexion et  » d’un examen approfondi du projet de la charte  » qui a été rendu public le 14 du mois en cours par le président Bouteflika. Du moment où le seul préalable posé par le parti en question à savoir que  » la défaite militaire du terrorisme ne doive pas et ne puisse pas se transformer en victoire politique de l’intégrisme  » est  » pleinement satisfait par la charte « , l’UDR se dit partie prenante et exprime  » son attachement constant à l’idée de la réconciliation nationale « . En justifiant également la position de son parti, l’intervenant pense que le projet du président  » honore la mémoire de tous ceux qui ont consenti le sacrifice suprême pour que vive la république et réaffirme l’engagement de l’Etat auprès des familles des martyrs du devoir national et des familles victimes du terrorisme, parce que leur sacrifices sont digne des valeurs algériens « . Ce que semble, outre mesure, réjouir l’UDR c’est le fait que dans le cadre de cette charte, les responsabilités des  » générateurs  » de la tragédie nationale ont été déterminées en  » toute clarté « . L’UDR considère que  » si la défaite militaire du terrorisme est consommée, ce projet scelle juridiquement la défaite politique de l’islamisme et constitue un prélude sérieux à l’application stricte des lois de la république dont la plus fondamentale, la Constitution, rejette expressément l’exploitation de la religion à des fins politiques « , souligne, en outre, Benyounès. Ce dernier, tout en rendant un vibrant hommage à tous ceux qui ont sauvé l’Algérie de la main immonde du terrorisme, s’est dit satisfait que  » les auteurs de massacres, de crimes et de viols soient exclus des dispositions portant mesures de clémence contenues dans le projet de la charte  » et que tous ceux qui ont exploité la religion à des fins politiques soient interdits de se re-lancer dans des activités politiques. En évoquant l’ex- » émir  » de l’AIS Mezrag, Benyounès s’est dit choqué par la couverture médiatique qui lui a été consacrée. Indigné, il a ajouté que  » ce n’est pas en lui réservant les unes des journaux qu’on rend service à notre nation, cela me fait rappeler l’époque où Ali Benhadj et Abassi Madani étaient fortement médiatisés « . Pour l’UDR, la présente charte constitue la seule issue susceptible de renouer le peuple algérien avec la paix et la stabilité. L’exploit réalisé suite à l’application de la concorde civile renseigne sur la nécessité de mener jusqu’à bout ce projet de charte pour la paix et la réconciliation. Une raison pour laquelle, l’UDR lance un appel à tous les citoyens de voter massivement en faveur du projet par un  » oui républicain « . Pour parvenir à la mobilisation de l’opinion publique, l’UDR  » s’engage à faire la promotion du projet par tous les moyens disponibles  »

Adhésion de l’UDR à l’alliance présidentielle : “Ce n’est pasà l’ordre du jours” A la question si le parti de Benyounès compte adhérer à l’alliance présidentielle ; eu égard à sa position quant à cette charte, l’animateur de la conférence n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour tirer à boulets rouges sur les partis de cette alliance en disant qu’  » au lieu d’apporter des clartés, ces derniers ont apporté des ambiguïtés « .  » Même si le texte de la charte est clair, certains partis de l’alliance soulignent que la charte est le prolongement de l’accord de Saint E’ gidio alors que le président a explicitement dit le contraire  » fulmine l’orateur. Selon l’UDR, une partie de l’alliance convoite la base électorale de l’ex FIS en lui faisant des clins d’œil pour la récupérer. Pour ce qui est de l’adhésion de l’UDR à l’alliance, L’intervenant a souligné qu’il  » n’est pas à l’ordre du jour.  » Chacun de nous soutient la charte à sa façon « , avance l’orateur. Plus loin, ce dernier a déploré l’absence des démocrates sur le terrain et les interpellant à l’occasion de sortir de leur léthargie et de cesser d’exercer la  » politique saisonnière  » et ce, pour ne pas laisser le terrain libre aux islamistes.

Agrément de l’UDR : “la réponse pour la rentrée”A une question d’un journaliste si l’UDR a eu son agrément, Amara Benyounès a fait savoir que cela a fait objet d’une réunion des cadres du parti cela fait trois semaines, et l’agrément est attendu pour le mois de septembre. Dans le cas contraire, Amara Benyounès a insisté que cela ne l’empêcherait pas d’activer car  » c’est le lieutenant français qui a mis la balle dans la tête de mon père qui m’a fourni l’agrément et m’a donné l’autorisation d’exercer la politique « . Toutefois, il a souligné que le cas de l’UDR est totalement différent de celui du parti de Taleb Ibrahimi et de celui de Ahmed Ghezali.

Wassila Ould Hamouda

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