Baden Baden à Bouira

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Le spectacle organisé par la Direction de la Maison de la culture Ali Zamoum coïncidait avec la  » débâcle  » du onze national. Il n’était donc pas évident que la Grande salle bleue enregistre une grande affluence, même si Zayen y était programmé. Il n’était pas évident ainsi que les familles s’y rendraient, le souvenir angoissant de la bataille rangée éclatée entre deux  » tribus  » lors d’un spectacle, il y a près de deux semaines, étant encore vivace. Et à ce propos, il convient de souligner que la bataille en question est quelque part imputable à la naïveté et à la mauvaise visibilité des responsables chargés d’animer les soirées de Ramadan.

D’abord le profil de l’artiste retenu et donc le profil du public qu’il est susceptible de drainer sont des éléments qui devaient retenir l’attention des responsables en prévision de pouvoir focaliser tout débordement au cas où…

Parce que ouvrir à tous et gracieusement les portes de la Maison de la culture pour, à titre d’exemple, suivre un spectacle raï peut déboucher sur des conséquences émeutières comme cela a déjà failli être le cas. Cela étant, une bonne gestion ne veut forcément pas dire l’exclusion d’un public, il suffit juste de prévoir un espace adéquat à un public ayant tendance à casser la baraque.

Il serait aussi intelligent d’en finir avec le concept « artistes locaux » qui a tendance à chahuter toute projection de spectacle. D’abord le qualificatif  » locaux  » ne convient que lorsqu’il s’agit de production industrielle, agricole… La culture, et la chanson en l’occurrence, transcendant toutes frontières, le seul critère de qualification est le talent.

Zayen programmé vendredi dernier au terme d’un panel  » d’artistes locaux » en avait. Il entrera en scène, vers 23 heures 30mn, après Rachid Lounisi, Yuba, Ali Zaydi… La grande salle bleue désemplissait. Mais les fans sont toujours là et attendent Baden Baden, ce tube qui est allé à la recherche de l’autre et qu’il trouvera dans l’universel sans rien perdre de son âme kabyle. Mais avant cette histoire de la deuxième guerre mondiale, Zayen interprétera « Ay Imawlan-is » et d’autres chansons aux couleurs et aux gammes variées rehaussant le niveau de la chanson kabyle que les  » non-stoppeurs  » jetables veulent confiner dans le déhanchement rythmé sur fond d’une textualité bégayante. Merci Zayen, merci Ali Amran, merci Mohsa, merci Zimu, merci Kaloune et merci à tous ces artistes qui refusent la médiocrité.

Salas.O.A

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