Les balises de Bouteflika

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Le président de la République est revenu à la charge encore une fois, sur les relations algéro-françaises. Non pas pour parler de la loi du 23 février, mais pour poser un préalable à la signature prochaine du traité d’amitié entre les deux pays.S’exprimant, hier, dans un meeting populaire animé dans la salle omnisports de la ville de Béchar, pour le compte de la campagne en faveur du référendum du 29 septembre, Abdelaziz Bouteflika s’est adressé encore une fois à la France. “Nous sommes en train de négocier un traité d’amitié, mais les Français doivent reconnaître d’abord que ce qui appartient à César l’est à César et ce qui appartient à Dieu l’est à Dieu”, a dit Bouteflika avant de préciser que “nous devons traiter d’égal à égal”.Remontant dans l’histoire, le chef de l’Etat qui veut “compléter” ce qu’il a déclaré à Sétif, a avancé que c’est “grâce à notre pays que la France a retrouvé sa grandeur”, à travers notamment “les essais nucléaires de Reggane et de Oued Namous”. Le Président croit savoir que c’est grâce à ces “expérimentations que la France est devenue une puissance. L’Algérie était un vaste champ d’expérimentation en armes atomiques et biologiques interdits”.Cela dit, Bouteflika a mis un bémol : “Aux Français, nous disons que nous sommes leurs amis et non leurs ennemis. Nous n’avons aucune animosité envers les Français ou les Européens de manière générale. Nous ne sommes pas des charognards”, a-t-il poursuivi, avant de préciser que le préalable posé pour l’élaboration du traité d’amitié est venu dans le souci “de lever les équivoques et les préjugés de part et d’autre afin de bâtir une relation durable. Il faut qu’on soit prémunis du néo-colonialisme”, a-t-il conclu son message. C’est, en effet, la deuxième fois en une semaine que Abdelaziz Bouteflika évoque le sujet des relations algéro-françaises. Jeudi dernier, à Sétif, le Président s’était adressé “aux Français qui ont encore la conscience vive pour qu’ils reconnaissent qu’ils ont causé du tort aux Algériens”.Cette déclaration avait soulevé la réaction du ministère français des Affaires étrangères qui avait indiqué dans un communiqué que le “travail de mémoire est du seul ressort des historiens.”Il faut signaler que c’est pour la première fois que Abdelaziz Bouteflika fait allusion au traité d’amitié que les deux pays devront signer avant la fin de cette année. Le document est-il compromis ? C’est la question qui se pose actuellement en attendant la réponse éventuelle des autorités françaises.

Ali B.

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