Même si son nom évoque partout la profusion des ruissèlements, Toudja semble vivre à l’heure d’un stress hydrique.
Dans une déclaration rendue publique le 29 août dernier, l’APC de Toudja, située à 30 km environ du chef-lieu de la wilaya de Bgayet, a lancé un appel à » une prise de conscience citoyenne » à l’ensemble des utilisateurs des sources en eau, et en particulier, aux commerçants du chef-lieu communal afin d’agir en » bons citoyens » et de participer à une bonne gestion des ressources hydriques.
En effet, la distribution de l’eau potable vers les foyers est un peu perturbée ces derniers temps. Selon le vice-président de l’APC Toudja, interrogé par nos soins, cette perturbation dans l’alimentation en eau, qui se produit, en somme, de juin à août, est dûe à des facteurs qui sont de l’ordre de la nature, telles que la sécheresse, la vaporisation, une pluviométrie insuffisante enregistrée tout au long de l’année, en somme des phénomènes qui échappent au contrôle des autorités locales.
Aussi, notre interlocuteur a signalé l’existence de quelques pannes au niveau du réseau de l’AEP, notamment, sur la conduite desservant le petit village de Boubecha. Toutefois, afin de soulager, un tant soit peu, la soif des villageois de ce paisible bourg, en attendant la réparation de cette malencontreuse panne, l’APC a dépêché une citerne d’eau tractable au village, répondant ainsi aux doléances de ses citoyens. » Nous sommes sensibles aux souffrances de la population. A Boubecha, une panne est survenue sur la canalisation et elle est en train d’être réparée « , indique M. Mouloud Betka, qui ajoute que » tous ceux qui sont alimentés en gravité (à partir des sources) n’ont pas de problèmes d’eau « . En outre, enchaîne notre interlocuteur, des projets de renforcement du réseau AEP, jugé insuffisant, sont en cours de réalisations dans plusieurs villages du nord de la commune, à l’exemple de Larbaâ, un village en plein essor.
C’est pourquoi, voulant se prémunir d’une » crise » d’eau, l’APC a appelé les citoyens à la sagesse, en évitant le gaspillage de ce précieux liquide et le remplissage inconsidéré de jerrycans. On appelle aussi à ne pas siphonner les réservoirs d’eau vers des citernes tractables.
Par ailleurs, le deuxième responsable de la mairie nous a annoncé que la canalisation issue de la source de Toudja, datant de deux mille ans, présente des fissures. Avec ses « deux plombiers » seulement et faute de moyens financiers, l’APC n’a pas pu entamer des travaux de réfection.
Pour rappel, il y a quelques semaines, un conflit a eu lieu entre l’unité de mise en bouteilles des eaux minérales implantée à Toudja et des citoyens du village Larbaâ. Ces derniers avaient accusé l’unité de » détourner » à son profit l’eau destinée aux ménages. D’ailleurs, ladite unité a été contrainte de fermer cinq jours durant avant de reprendre son activité. Pour sa part, M Betka indique que l’APC interpelle cette unité pour revoir en baisse sa production à chaque fois qu’une pénurie d’eau est ressentie. Et d’ajouter que cet investissement, loin de priver la population de « son » eau, a permis la création d’emplois au sein de la région et de nourrir plusieurs familles.
D’un autre côté on note la prolifération de vendeurs d’eau privés par camions-citernes qui s’approvisionnent des sources naturelles de Toudja. Ceux-ci exercent leur » commerce » dans d’autres communes voisines, à savoir Oued Ghir et El-kseur.
Boualem Slimani