M’chedallah / Tizi N’Koulal : Son enthousiasme a failli lui coûter la vie

Partager

Il s’appelle Amarouche S. Il est natif du village Aggache, âgé de 40 ans et féru de tout ce qui se réfère à la culture berbère, il compose des textes en Tifinagh, en plus du kabyle, il parle couramment le chaoui et le mouzabite.

Il est aussi un grand amoureux des vestiges berbères et ceux d’autres civilisations telles que romaine, perse ou turque ; sa passion pour les ruines anciennes est telle qu’il a développé un flair exceptionnel pour découvrir de menus objets ou pièces archéologiques.

La Dépêche de Kabylie a été à plusieurs reprises inspirée par cet extraordinaire jeune homme et encouragé à partir à la découverte de plusieurs vestiges historiques ignorés jusque-là : en mettant gracieusement à contribution sa Clio blanche et en servant lui-même de guide, Amarouche aime faire partager ses découvertes à tous ceux qui sont intéressés.

C’est en sa compagnie et grâce à son concours (logistique et culturel) qu’on a pu réaliser les reportages traitant du Fort Turc d’Assif Assemadh, les ruines Romaines de Tala Larvaa dans le vieux Saharidj, le Tunnel de canalisation d’El Aïnsar Averkhan, le Bassin d’Illiten, le tombeau d’Ouadhlafen à proximité du village Ath Ivrahim et enfin les ruines du village romain de Tachachit à proximité de la Crête Rouge, commune d’El-Adjiba. Amarouche est aussi un passionné du relief de Kabylie et ne rate jamais l’ occasion pour se lancer dans l’exploration des forêts, ravins, et montagnes et cela non seulement pour admirer et se faire plaisir mais aussi pour comprendre les multiples phénomènes de la nature. Il peut-être qualifié sans exagération de…Haroun Tazieff local. C’est ainsi que ce lundi passé en voulant étudier de prés quelques plantes qui ont poussé sur des fissures de rochers en haute montagne, il s’est laissé allé à faire de l’Alpinisme sans aucun équipement, animé seulement de son courage et sa forte passion pour la nature et cela en compagnie de ses deux meilleurs amis, Aïssa et Mourad avec lesquels il forme un trio inséparable. Il leur a transmis sa soif d’apprendre et sa fièvre des découvertes. Amarouche donc s’est approché d’un dangereux précipice entre le Tunnel d’Imesdhourar et Tizi N’Koulal pour examiner quelques plantes et comprendre comment elles arrivent à survivre en plein milieu d’une haute falaise. Arrivé à quelques centimètres seulement de son but, au centre de l’effroyable précipice, il s’accrocha à une roche pour franchir les quelques mètres qui lui restaient sans avoir vérifié auparavant, hélas, que cette roche, fissurée et séparée de la falaise, risquait de basculer d’un instant à l’autre ; cette masse rocheuse de plusieurs quintaux a failli l’entraîner dans sa chute sur plus de 150 m sur l’étroite plate-forme grâce à laquelle il tenait en équilibre ; il était plutôt fragile sans aucune marge de manœuvre. En la sentant bouger, il l’a repoussée instinctivement des deux mains, un geste qui lui sauva la vie.

Notre ami s’en est sorti avec une grosse frayeur et des fractures aux orteils qui nécessitent un bottillon en plâtre à porter (comme un boulet) durant 15 jours.

O. S.

Partager