La fièvre des achats est montée d’un cran, ces deniers jours. On se bouscule dans les rues, dans un mouvement inhabituel. Les trottoirs déjà étroits ne peuvent plus contenir cette masse d’hommes et de femmes qui se bousculent pour se frayer un passage.
Parallèlement aux étals des fruits et légumes qui gardent toujours la palme, ce sont les magasins de vêtements qui sont très sollicités, à l’approche de la rentrée et de l’Aïd.
Les boutiques de prêt-à-porter ne désemplissent plus à longueur de journée. Tous donnent l’impression d’être sd’en finir avec cette corvée.
Les hommes se font moins voir que les femmes à qui est dévolue la tâche d’habiller les enfants. Accompagnées de leur progéniture, elles semblent faire du porte à porte pour dénicher les objets convoités à moindre coût. De guerre lasse, elles se rendent compte qu’on ne peut pas habiller le tout petit à moins de cinq mille dinars.
Du côté des chaussures, la température n’est pas moins clémente. Un tour rapide des rayons vous donne le tournis. Comme pour les robes et les pantalons, pour les sandales et les baskets de qualité moyenne, on vous demande une fortune. Inutile de marchander, le rabais ne va pas au delà de 200 dinars pour un article qui en vaut trois mille.
Devant les prix affichés, les commentaires vont bon train. Tous sont unanimes quant au coût de la vie qui n’est plus ce qu’il était, jadis. Les mères se plaignent de ne pouvoir joindre les deux bouts mais se décident tout de même à « faire plaisir aux enfants ». Après tout, le retour à l’école est une fête, aussi.
L’Aïd se chevauchant presque avec la rentrée des classes, on se gardera de faire doubler les dépenses. C’est ce que dit d’ailleurs, cette dame accompagnée de deux garçonnets, à son amie : « Je leur garderai les habits de l’Aïd pour la rentrée ». Elles ne sont, cependant pas au bout de leurs peines. Dans quelques jours, ce sont les hommes qui rendront visite aux bouchers avant que les enfants ne ramènent d’interminables listes de fournitures scolaires qui feront cette fois, le bonheur des libraires. Finalement, ce mois de Septembre sera marqué d’une pierre blanche par tous les commerçants.
A.O.T.
