On est loin des chiffres que laissent supposer les flottes de haragas. L’Espagne ne compte que quelques centaines d’Algériens en situation illégale contre 5 000 régulièrement établis.
Ce sont les chiffres fournis par un ministre espagnol en visite à Alger. Selon lui, l’Espagne a délivré environ 15 000 visas aux Algériens, un chiffre égal au nombre de visas délivrés par l’Algérie aux Espagnols. On est loin des 130 000 visas délivrés par la France qui reçoit 200 000 demandes. L’Hexagone est en réalité la destination finale des Algériens qui réussissent la traversée. Il convient de savoir que les autorités espagnoles ont intercepté 115 haragas algériens se trouvant à bord de sept bateaux.
Ils ont été transférés au centre d’internement pour étrangers de Sangonera, près de Carthagène (Sud-Est), en vue d’un renvoi vers l’Algérie. Par ailleurs, les pays de l’Union européenne, engagés dans une lutte de plus en plus dure contre l’immigration clandestine, renforcent leurs moyens en vue d’intercepter les migrants avant même qu’ils mettent pied à terre.
Dans ce cadre, l’agence aux frontières Frontex verra ses moyens augmenter d’année en année. La Grèce avec ses nombreuses îles et sa proximité avec la Turquie reste la principale porte d’accès des clandestins. En outre, les rentrées par la Libye sont devenues quasiment nulles après un accord entre Tripoli et Rome. C’est la Libye qui fait le travail de police.
Il reste que l’Espagne est une des grandes portes d’entrée européenne pour l’immigration clandestine depuis l’Afrique même si la crise économique qui frappe le pays depuis 2008, a beaucoup limité les flux migratoires ces derniers mois ; en dépit de cette situation, les haragas ne cèdent devant rien pour arriver à s’établir à outre-mer.
Y. Maouchi