Société : La législation parallèle

Partager

Que ce soit la veille des fêtes de l’Aïd El Fitr ou de l’Aïd El Adha, les travailleurs algériens ont pris cette fâcheuse habitude de s’absenter pour faire des achats, ceci avec la bénédiction de leurs responsables. C’est rentré dans les mœurs au même titre d’ailleurs que l’après-midi du 8 mars que la gent féminine s’accorde comme droit d’absence légale ou encore des premiers quarts d’heure du matin appelés temps d’abattement avant le retrait par les services de gestion du personnel des cartes de pointage ou des feuilles d’émargement que la majorité du personnel travailleur considère comme une absence justifiée. C’est ainsi que le début effectif du travail ou plutôt de l’arrivée au travail est passé de 8 heures à 8 heures et quart sans qu’aucune personne ne trouve à dire.

Ces absences illégales aux yeux des lois algériennes ne constituent-elles pas l’un des éléments qui font que l’absence de l’autorité de l’Etat soit criante ? Ce phénomène d’absences légalisées par les employés relayés par les employeurs a tendance à prendre des proportions alarmantes allant jusqu’aux absences des journées entières au motif du décès, parfois inventé d’un voisin ou d’un parent. Dans ce volet, la législation du travail a prévu des congés de trois journées pour les ascendants et descendants et d’une journée pour les collatéraux mais aucun congé pour le décès des voisins ou autres personnes. C’est vrai que notre culture et notre religion nous obligent à assister aux enterrements des personnes qui nous sont connues mais pour cela une demande post-événement peut-être déposée en guise de justification de l’absence mais sans que la journée ne soit payée. Il en est de même pour les autres absences liées aux fêtes de mariage et événements familiaux. Mais où vais-je avec mon écrit ? Suis-je en train de jouer au moralisateur ? Ce n’est nullement mon intention mais il faut reconnaître que beaucoup de mauvaises habitudes ont poussé notre pays à se retrouver économiquement dans l’impasse. Oui, je sais qu’il y a des lecteurs qui commencent déjà à se dire que le rédacteur de cet article aurait dû aller voir ce qu’ont fait des richesses nationales nos décideurs ? C’est toujours l’argument avancé par la majorité des citoyens lesquels oublient le tort qu’ils font eux-mêmes à l’économie du pays se limitant à cacher leurs fautes derrière les généraux, ministres et autres.

Ce langage populaire et populiste n’est pas dans l’intérêt du pays car l’exemple doit être donné tout d’abord par le citoyen patriote lequel sra en mesure à ce moment de demander des comptes aux décideurs. A-t-on pensé un jour à demander des comptes à un élu après son mandat ? Que non. Pourtant, il est très facile de demander au président d’une assemblée communale par exemple de rendre compte quelques mois avant la fin de son mandat des réalisations faites par rapport au programme qu’il avait présenté et défendu durant la campagne électorale. Mais qui le lui demandera ? Ce citoyen qui s’est absenté officiellement un quart d’heure par jour pendant toute sa vie active en plus des multiples absences officieuses injustifiées !

A. G.

Partager