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Les forêts de Kabylie brûlent toujours / M’chedallah, la série rouge continue

L’un de ces pyromanes s’est laissé surprendre au lieudit Thala Bouatas entre M’chedallah et Saharidj, par un cortége funèbre qui se rendait au cimetière d’Ighil Guehia pour un enterrement, il a dû prendre ses jambes à son cou pour éviter d’être identifié et surtout d’être lynché par une foule en colère ; des témoins oculaires affirment que c’est un jeune âgé entre 22 à 25 ans et que du lieu, où il a été surpris, montait une colonne de fumée annonçant un début d’incendie.

Le feuilleton des incendies de forêts reprend de plus belle et redouble d’intensité. Ce sont pas moins de douze départs de feu qui se sont déclenchés durant les journées du jeudi et vendredi aux quatre coins de la daïra de M’chedallah, des départs d’incendies provoqués par de mystérieux pyromanes qui ont achevé de détruire les dernières poches du tissu végétal épargnées jusque-là.

Que ceux qui vivent avec la hantise de la présence de belles forêts luxuriantes et paradisiaques en Kabylie dorment enfin en paix, il ne reste plus rien à brûler, explosa en nous reconnaissant, un quinquagénaire qui sortait du feu, le visage noirci par la fumée et la chaleur. Ce citoyen du village Aggach a pris des risques insensés pour sauver son oliveraie en bordure de la forêt d’Iharkane.

L’un de ces pyromanes s’est laissé surprendre au lieudit Thala Bouatas entre M’chedallah et Saharidj, par un cortége funèbre qui se rendait au cimetière d’Ighil Guehia pour un enterrement, il a dû prendre ses jambes à son cou pour éviter d’être identifié et surtout d’être lynché par une foule en colère ; des témoins oculaires affirment que c’est un jeune âgé entre 22 à 25 ans et que du lieu, où il a été surpris, montait une colonne de fumée annonçant un début d’incendie.

Aucune commune n’a été épargnée par cette intrigante recrudescence d’incendies.

En balayant d’un regard à partir d’une haute colline, qui offre une vue d’ensemble sur le vaste territoire de la daïra de M’chedallah, nous avons pu voir, le désastre et la désolation ; un décor Hitchcockien digne d’un film d’horreur dans toute sa lugubre dimension.

On dirait une pluie de météorites incandescentes et fumantes qui se sont abattues sur les immenses surfaces boisées de la région, composées à 70 %, de forêts vierges, transformées en paysage lunaire calciné et carbonisé.

Ce qui a fini par provoquer une colère sourde qui couve au sein d’une population, révoltée par ces incendies en séries durant toute la saison estivale ; une révolte qui risque de déborder à tout moment d’autant plus que ces incendies ont touché des terres agricoles appartenant, à des particuliers dans plusieurs localités.

Ces terrains constituent pour la plupart de ces citoyens, la seule et unique richesse, à l’exemple du village Aggach dans la commune de Saharidj, qui a failli partir en fumée, après que le feu s’est dangereusement rapproché de la lisière du bois et allait déborder sur des vergers d’oliveraies et figueraies composés de centaines de pieds d’arbres en majorité centenaires, ne serait-ce l’intervention rapide des villageois qui ont dû mener un combat acharné tout l’après-midi du vendredi, contre les flammes entretenues et poussées par des vents déchaînés.

Le même incendie s’est dangereusement rapproché de la bourgade Allaouch qui a failli à son tour, être léché par les flammes, n’était-ce, l’arrivée des pompiers qui ont réussi à le circonscrire après plusieurs heures d’efforts soutenus.

Pour rappel, cette forêt située entre Aggach et Allaouch a bénéficié l’année passée, d’une opération de nettoyage qui ne lui a été d’aucune utilité en raison du bâclage des travaux que nous avions dénoncés en son temps ; cet incendie est arrivé à point nommé pour confirmer ce qui a été relaté dans nos articles tel que les branchages issus de cette opération et abandonnés sur place, au lieu d’être retirés de la forêt et brûlés comme stipulé dans le cahier des charges. Ces branchages ont été à l’origine d’une prise du feu et ont constitué un combustible impossible à affronter ou éteindre et d’autres amas de ces branchages secs et hautement inflammables sont encore visibles sur des parcelles des forêts épargnées par le feu, il sont à proximité de ce village, comme quoi, les pyromanes ne sont pas les seuls responsables de cette catastrophe, mais qui s’en soucie ? A noter qu’aucun forestier n’a montré son bout de nez durant cet incendie de Aggach.

Oulaid Soualah

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