A Ighzer Amokrane : Délit où déni ?

Partager

Le procès des non-jeuneûrs de la commune d’Ighzer Amokrane aura lieu le 8 novembre prochain au tribunal correctionnel d’Akbou. “No-observance du jeûne», tel est, en clair, le chef d’inculpation retenu contre les inculpés. Avant de bénéficier d’une liberté provisoire, le principal accusé dans cette affaire a déjà été placé sous mandat de dépôt après son arrestation par les services de sécurité. Les policiers ont-ils agi, semble-t-il, en application de l’article 144 bis- 2 du code pénal ? Est-il en filigrane d’autre partie ayant poussé l’institution judiciaire à jouer aux puritains ? Autant de questions qui restent jusqu’à maintenant sans réponses. L’acte d’accusation dans cette affaire sonne cependant l’intervention d’un nouveau délit nommé “non-observance du jeûne”. Un prélude pour l’instauration d’un nouveau délit nommé nouveau régime politique ? Possible. A Béjaïa, à Tizi Ouzou comme à Tébessa, d’aucuns s’interrogent sur les réelles motivations des pouvoirs publics. Le 6 septembre dernier, jour de la comparution des non-jeuneûrs d’Ighzer Amokrane devant le juge, des dizaines de personnes se sont rassemblées devant le siège du tribunal en guise de solidarité avec les inculpés. Parallèlement, la vox populi s’invite aussi au débat. Sur Facebook, une pétition-dénonciations est lancée depuis l’arrestation des deux non-jeuneûrs à Aïn El Hammam. Des milliers d’internautes proclament leur indignation face à ce qui s’apparente à de graves atteintes à la liberté de culte et aux libertés individuelles. Un déni de justice, somme toute. Pourtant l’article 36 de la Constitution de la République stipule clairement que “la liberté de conscience et la liberté d’opinion sont inviolables. Dans l’affaire des non-jeuneûrs d’Ighzer Amokrane, Tizi Ouzou et Tébessa comme le souligne le député Tarik Mira, dans une question orale adressée au ministre de l’Intérieur, l’institution judiciaire ne semble pas tenir en compte ni les articles de la Constituion ni les conventions internationales ratifiées par l’Algérie. L’élan de solidarité qui s’est formé autour des non-jeuneûrs d’Ighrzer Amokrane au lendemain de leur arrestation vise notamment à sauvegarder des acquis chèrement payés par le peuple algérien. Une démarche s’inscrivant dans le cadre de la consécration effective des libertés de culte, de conscience et d’opinion. Le verdict qui sera rendu par le tribunal correctionnel d’Akbou le 8 novembre prochain nous dira où ira l’Algérie.

Dalil S.

Partager