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“Certains dirigeants du Fis pourront refaire de la politique”

Le secrétaire général du FLN, ministre d’Etat et représentant personnel du président de la République, vient de déclarer dans une interview publiée avant-hier dans le quotidien arabophone Saout El Ahrar, que la révision constitutionnelle est parmi les priorités politiques du parti du FLN, de même qu’elle demeure une préoccupation principale du Président Bouteflika : “Je déclare ici que la troisième étape de l’agenda présidentiel, après la réconciliation nationale et l’organisation des élections en Kabylie, sera la révision constitutionnelle”, assure-t-il. Si l’on ne connaît pas les motivations exactes du FLN quant à son désir de voir la Constitution amendée, on n’ignore pas, en revanche, la farouche volonté du président Bouteflika d’amender le texte fondamental du pays. En effet, dès sa prise de fonction en avril 1999, il avait publiquement fait étalage de ses sentiment envers un texte qui, disait-il, ne consacrait ni régime parlementaire ni un régime présidentiel. Dans cet entre-deux, Bouteflika n’admettait pas que le programme du président, consacré par un plébiscite du peuple, fût débattu au sein de l’assemblée nationale. De même, les prérogatives du Premier ministre et les attributs du président de la République ne sont pas toujours perçus de la même manière par les acteurs politiques, ce qui a, il y a quelques années, donné lieu à un clash entre la présidence de la République et la chefferie du gouvernement représentée par Ahmed Benbitour. L’épisode se termina par la démission de ce dernier. En tout cas, le rééquilibrage des pouvoirs demeure l’un des axes essentiels de ce projet de révision constitutionnelle.Néanmoins, les contempteurs du président Bouteflika soupçonnent chez ce dernier que, par l’entremise de cette révision, il veuille inscrire la possibilité d’un troisième mandat dans la nouvelle version de la constitution.Dans la foulée de l’explication des grands axes de la stratégie de son parti à cours et à moyen terme, Belkhadem soutiendra que le FLN “se prépare activement à la compétition électorale en Kabylie. Nous ambitionnons d’acquérir la confiance des citoyens de cette région et nous sommes en train d’œuvrer dans ce sens”.En revenant sur le sujet qui fait l’actualité de ces derniers jours, à savoir la campagne pour la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, le SG du FLN semble faire des projections inédites de l’après référendum. Est-il dans le secret des dieux ou, par un travail de suggestion, ne fait-il que faire passer les vœux de desiderata de son parti ?“Nécessairement (il y aura d’autres mesures). Ce qu’attendent les citoyens — même s’il ne le trouvent pas dans la Charte — qu’ils se préparent à le voir dans les mesures à venir qui seront prises prochainement”.Dans une citation mise en relief au milieu de l’article mais qui ne figure pas en tant que réponse à une quelconque question, Abdelaziz Belkhadem déclare : “Il y a des mesures complémentaires qui n’excluront pas certains dirigeants du FIS de revenir à l’activité politique”. Au nom de se qui parle Belkhadem lorsqu’il s’avance sur un terrain supposé être balisé par le projet de charte soumis au référendum populaire par le président de la République ? A-t-on procédé à une division du travail au sein de l’Alliance présidentielle qui placerait l’ancien président de l’APN dans le rôle qui fut le sien en 1991 lorsqu’il jouait les “bons offices” entre l’ex-Fis et la Présidence ?Lors de sa conférence de presse tenue avant-hier à la Maison de la presse Tahar-Djaout, Amara Benyounès n’a pas manqué de fustiger ceux qui, à l’occasion du débat sur la Charte, seraient tentés de “convoiter l’électorat de l’ancien parti dissous”. Doit-on situer les déclarations de Belkhadem dans ce cas de figure ?Sans doute, l’université d’été de l’ancien parti unique entamée hier à Boumerdès apportera des éclairages nouveaux quant à la vision qu’a le FLN de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Ce rendez-vous — devenu une mode en vogue chez la plupart de nos formations politiques — sera pour le FLN une occasion de se pencher pendant quatre jours sur sa situation organique à la suite du très controversé 8e congrès qui a vu l’ancien SG, Ali Benflis, évincé par le mouvement de redressement. La devise retenue pour ces journées préparées par Abdelkader Bounekraf, le responsable de la formation politique au sein du parti, est : “Le FLN : les défis de l’avenir”

Amar Naït Messaoud

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