Quand la figue fraîche se fait désirer

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Contrairement aux années précédentes, cette saison n’a pas été prolifique en figues fraîches. En effet, l’été tire sa fin et son prix n’a pas baissé. Aujourd’hui encore, ce fruit mielleux coûte excessivement cher. Cela varie entre 100 et 120 DA le kilo. Dans une virée au marché central de la ville, nous nous sommes rendus compte que seuls quelques agriculteurs venaient vendre leurs figues. Interrogé sur la faible récolte, Ammi Ali, un fellah de Maroko nous dira : “ Il y a plusieurs explications à ce sujet. Tout d’abord, vous devriez savoir que ces dernières années il n’y a pratiquement plus de nouvelles plantations. Les figuiers sont déjà vieux. ensuite, quand les figueraies existantes ne sont pas bien entretenues le rendement ne sera pas bon enfin, il faudrait que l’état aide les petites paysans à développer cette culture”. Plus loin, un client négociait le prix avec un petit vendeur qui n’avait entre les mains que cinq à six kilos. Nous nous sommes rapprochés de ce vendeur âgé à peine de douze ans. Celui-ci nous répondit : “Les figues manquent beaucoup. Pour cueillir le contenu de cette corbeille, il fallut que je me lève a cinq heures du matin. Et puis, il fallait les chercher à la lisière de la forêt avec tous les risques”. Certes, le client a raison, mais il ne faudra pas aussi incriminer cet enfant qui ne fait que gagner son pain. En tout cas, si la figue fraîche est absente sur les étals des marchands de fruits et légumes, c’est qu’ils y a quelque part un laisser-aller. L’autre facteur qui est à l’origine de cette “penurie” est que la plupart des figueraies ont été décimées soit par la neige soit encore par les feux de forêt. Même la figue de Barbarie n’a pas été épargnée si bien que son prix, lui aussi, a atteint les sommets. Elle est cedée sur la route reliant Tizi Ghenif à la ville des Issers à 50 dinars le kilo. “Quand la figue, fruit pourtant local, atteint des prix pareils, il ne faudrait pas s’alarmer quand le kilo est vendu à 250 dinars”. ironise un client.

Amar Ouramdane

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