Ce n’est un secret pour personne ; de la qualité de l’enseignement légué à la génération d’aujourd’hui, que dépend le salut de l’Algérie de demain. Pour ce faire, les hautes autorités de l’Etat ont, de tout temps, accordé une attention particulière, doublée de la mise à disposition d’un budget conséquent. Mais l’école va toujours mal. Le secteur de Benbouzid est depuis toujours le créneau le plus nanti en termes d’attribution de financement budgétaire nécessaire à son fonctionnement. D’ailleurs, son département se positionne en seconde position, derrière le ministère de la Défense nationale en matière d’octroi d’enveloppe budgétaire. En d’autres termes, les efforts entrepris par l’Etat pour assurer un enseignement de qualité à des millions de ses enfants, garantir la perception à temps des salaires à une corporation composée de milliers d’enseignants, de gestionnaires et d’agents assimilés est tout simplement titanesque. Mais à voire le quotidien de nos potaches et le niveau atteint par les lycéens en matière d’accumulation de connaissances, l’on est tenté une fois encore de se résoudre à la fatalité et croiser les doigts pour que l’école puisse un jour retrouver sa véritable vocation.
Classes surchargées : hors normes !
Hasard du calendrier ou choix judicieusement arrêté à la veille de la rentrée scolaire, le président de la République, en recevant le ministre de l’Education Benbouzid, avait largement insisté sur la nécessité de tout mettre en œuvre afin de doter l’école des meilleures conditions et aux élèves des assises idoines pour garantir aux générations futures des bases solides. De son côté le responsable du secteur, se voulant très à cheval et pointilleux sur ces questions vitales, s’est étalé sur les statistiques et les chiffres.
La surcharge des classes n’a pas été soulevée par le ministre lors de la présentation de ce bilan au président de la République. Intervenant à la fin de la présentation de ce bilan, le président Abdelaziz Bouteflika a insisté sur « la nécessité de veiller constamment à l’amélioration des conditions nécessaires au développement du système éducatif », en s’appuyant, notamment, sur « les ressources qu’offrent à présent les nouvelles technologies de l’information et de la communication, et les systèmes et méthodes pédagogiques novateurs ». Mais on continue de voir dans certaines régions du pays profond, des classes de plus de 40 élèves massés dans des salles sans chauffage face à des enseignants sans formation, recrutés dans le cadre de l’emploi de jeunes et rémunérés à moins de 4 000 DA mensuellement quand le comptable daigne bien leur accorder un peu de son temps. C’est dire que si les textes sont sublimes en matière de programmes et de gestion, il en est tout autrement de la réalité.
Le poids des cartables atteint parfois… 15kg
Quand le nombre de matières est en adéquation avec les capacités d’assimilation des élèves, ceci engendre forcement des situations aussi drôles qu’invraisemblables. En effet, des élèves du cycle moyen, tout engourdis de sommeil, se voient tous les matins, contraints de soulever des cartables si lourds qu’ils leur arrivent de courber l’échine. Vu le nombre de matières, parfois jusqu’à 7 par jours, les cartables en prennent le coup et les élèves en subissent les conséquences. Alors, inutile de poser la question à son enfant le soir pour savoir ce qu’il a retenu de sa journée.
Ferhat Zafane
