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Lakhdaria / Frais scolaires : Les déboires d’un père de famille

Mais dans le nouveau système d’enseignement primaire instauré tout récemment, il est demandé aux élèves dans les matières dites “anchita” d’effectuer leurs exercices sur les marges des livres, ce qui les rend inutilisables l’année d’après. Donc, en recéptionnant le paquet des mains de son ami, Belaïd fût pris d’une grande déception en entendant celui-ci dire : “Il va nous falloir acheter quand même 3 livres à 180 DA chacun”.

Rien que pour l’enfant inscrit en 2ème AM au CEM de Krichiche, Belaïd a débourssé chez le libraire 1560 DA sur la liste des fournitures scolaires, soit 400 DA de plus que l’an dernier.

Mais Belaïd n’a pas qu’un seul enfant, son unique fille scolarisée à l’école primaire Bouchenak est en 5ème année ; pour celle-ci, les amis qu’il a sollicités pour lui prêter des livres ne l’ont satisfait qu’en partie, les autres bouquins, dit-il, “cinq manuels m’ont coûté 1000 DA, en plus des 900 représentant les fournitures scolaires”.

A Lakhdaria, ainsi qu’ailleurs, dès que la rentrée approche, les petites bourses se mettent immédiatement en rapport avec des parents, des voisins, et des connaissances, dont les enfants ont accédé à des classes supérieures afin qu’ils leur gardent les livres. Mais dans le nouveau système d’enseignement primaire instauré tout récemment, il est demandé aux élèves dans les matières dites “anchita” d’effectuer leurs exercices sur les marges des livres, ce qui les rend inutilisables l’année d’après.

Donc, en recéptionnant le paquet des mains de son ami, Belaïd fût pris d’une grande déception en entendant celui-ci dire : “Il va nous falloir acheter quand même 3 livres à 180 DA chacun”. En plus des deux gosses, Belaïd a un deuxième fils en 2ème AS maths, au lycée Baziz, il remercie le bon Dieu pour ne pas l’avoir orienté dans la discipline des sciences, où uniquement les livres reviennent à 4000 DA, alors que pour les matheux, précise-t-il : “Ils valent 2000 DA, et les autres affaires 800 DA”.

Ainsi déjà Belaïd a casqué la somme de 6 200 DA, mais reconnaît-il, s’il n’avait pas été débrouillard, et qu’il n’avait pas su frapper à la bonne porte, la note aurait à coup sûr, atteint le million de centimes.

Le père de famille réside à Manzal, il est maçon journalier de fonction, certes, l’événement ne l’a pas mis complètement à plat, du fait de l’entraide qui existe dans le milieu où il vit, mais tient-il, à faire remarquer “j’en connais qui ont juste après la rentrée scolaire demandé des acomptes à leurs employeurs”.

A. Chérif

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