“Comment se fait-il qu’on nous expulse de notre logement que nous avons occupé depuis plus de 42 ans. C’est une décision injuste.’’ C’est par ces mots amers et sentencieux qu’un jeune couple, qui s’est rendu hier à notre rédaction, raconte leur cauchemar, une nouvelle qui s’est répandue comme une traînée de poudre dans la région. En effet, il s’agit d’une famille composée de huit personnes, habitant dans la commune de Bordj El Kiffan. Cette famille qui occupait un logement colonial depuis plus de 42 ans, s’est retrouvée du jour au lendemain sans domicile. Cette dernière a été expulsée de son domicile depuis le 18 mars passé par un présumé propriétaire, celui-ci a eu gain de cause après les avoir estés en justice. Depuis cette date, cette malheureuse famille a élu domicile dans la rue, face aux regards de tous les responsables de cette paisible commune de la capitale. “On a sollicité à maintes reprises nos élus, y compris le wali d’Alger ; ces derniers nous ont promis de prendre notre cas en charge, mais malheureusement rien ne se profile à l’horizon, c’est des promesses qui restent au stade des faits d’annonce jusqu’à présent’’, déplore Mohamed Goufifa, qui était accompagné par sa fiancée. Notons à titre de rappel que le cas de Mohamed n’est qu’une goutte dans l’océan, des centaines, voire des milliers de gens se retrouvent soudainement, dans la même situation. Cette amère réalité touche beaucoup plus les grandes villes, devant un laisser-aller des autorités compétentes. Il est à savoir dans le même ordre d’idée que plus de 900 familles ont été expulsées cette année de leur domicile qu’elles ont occupé depuis des années, et ça uniquement en ce qui concerne la capitale. Il reste que le cheval de bataille des autorités compétentes, c’est de reloger toutes ces familles avant que la situation ne dégénère ; ces dernières doivent être mises devant le fait accompli.
Y. Maouchi