Les échos qui nous parviennent par ouï-dire, la loi de l’omerta étant de rigueur dans de nombreuses contrées de la wilaya de Bgayet sont horrifiants. Massa, appelons-la comme ça, est au crépuscule de sa vie, humiliée chaque jour que Dieu fait par le comportement indigne d’une sœur revêche : faconde malséante allant jusqu’au fouet.
La souffrance endurée par les personnes âgées auprès des leurs, est de ces tragédies muettes, dont il n’est pas aisée d’appréhender l’étendue ni de mesurer les conséquences. Cette maltraitance confine au drame, en ce sens, qu’elle est infligée par un proche parent censé apporter chaleur et affection et dont on ne soupçonne nullement l’aptitude à la cruauté.
Cette maltraitance peut revêtir des formes diverses : services corporels, négligence de soins, privation de nourriture, détournement de pension.
Les échos qui nous parviennent par ouï-dire, la loi de l’omerta étant de rigueur dans de nombreuses contrées de la wilaya de Bgayet sont horrifiants. Massa, appelons la comme ça, est au crépuscule de sa vie, humiliée chaque jour que Dieu fait par le comportement indigne d’une sœur revêche : faconde malséante allant jusqu’au fouet. Excédée, Massa a fini après de longues années de souffrance contenue, par se résoudre à fuir en allant trouver refuge chez une autre frangine. Mal lui en pris ! Car elle ne s’est soustraite à la flagellation de l’une que pour succomber aux récriminations et aux plaisanteries de mauvais goût de l’autre. Une autre vieille dame évoque pour sa part avec des relents d’amertume et de compassion, la terrible condition de l’une de ses voisines septuagénaire, toujours bon pied, bon œil, mais forcée au huis clos par sa mégère de bru : “Elle est vouée aux tâches les plus ingrates. Elle n’a droit qu’à une maigre pitance et des haillons en guise d’habits. Et dire que c’est une famille aisée», raconte-t-elle horripilée.
Une autre personne de la Haute Vallée de la Soummam rapporte l’insoutenable existence d’une femme de quatre-vingt ans, acculée à la servitude par une fille abjecte. “En l’absence de son mari expatrié elle a fini par tout régenter en faisant régner la tyrannie à la maison.
Quant à sa veuve de génitrice, elle lui fait subir quotidiennement brimades et insultes», témoigne-t-elle, sidérée.
Des témoignages qui lèvent, si besoin est, un coin de voile sur le pitoyable sort de ces “loques” humaines souffrant le martyre auprès des leurs. Craignant sans doute le rejet ; la plupart d’entre elles, ravalent leur douleur et se résignent au silence.
On raconte que l’une de ces infortunées vieilles personnes, horrifiée qu’elle est, par tant d’ingratitude et d’ignominie gratuite et ne voyant aucune issue à son supplice, aurait émis ce terrible vœu : “vivement le trépas !”.
N. Maouche