La crise touche plusieurs régions de la wilaya notamment Boghni, Drâa Ben Khedda, Ouadhias, Drâa El Mizan, Oued K’sari, Fréha, Azazga, Tizi-Rached…
Les citoyens de la daïra de Maâtkas n’arrivent plus à comprendre les raisons de la rareté du lait en sachet. En effet, depuis plusieurs mois, l’approvisionnement du marché local en ce produit de large consommation est perturbé et insuffisant. Ces derniers jours, la crise s’est considérablement accentuée. Une fois le camion en charge de la distribution passé il n’est plus possible d’acheter le moindre sachet. Si vous avez la chance d’être présent au moment de son passage, vous devez jouer des pieds et des coudes pour avoir vos deux sachets. Du coup, les réflexes que l’on croyait à tort, bannis à jamais, refont surface. Le sachet sous le manteau réapparaît. Les commerçants redoublent alors de techniques et d’astuces pour fidéliser la clientèle. Un commerçant questionné à propos de la pénurie du lait répondra : «D’abord le camion livreur ne passe pas tous les jours comme à l’accoutumée et lorsqu’il arrive, nos quotas sont réduits de plus de la moitié. D’où l’indisponibilité du sachet de lait courant. Il parait que l’usine de fabrication ne produit pas assez de lait, à cause du manque de poudre». De toutes les manières la crise semble vouloir s’installer durablement, au grand dam des citoyens qui n’auront d’autre choix que de se rabattre sur le lait Lahda et le thé. Sachant que le prix du paquet Lahda est à 250 DA, les citoyens à faibles ressources ne pourront guère se l’offrir. A ce sujet, un quinquagénaire de Souk El Tenine tempêtera : «Nous avons appris à manger sans viande et sans dessert, comme nous avons appris à nous vêtir de la friperie ; maintenant nous apprendrons à nous passer du petit déjeuner. C’est peut-être notre destin, mais c’est surtout une honte qui pèse sur les épaules des décideurs». Une chose est sûre, le fossé est en train de devenir béant entre les simples citoyens et les responsables concernés.
Hocine Taïb