Bgayet / Sécheresse, déboisement et surtout incendies : Le patrimoine forestier se meurt

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D’aucuns y voient un rapport de causalité entre ces incendies ravageurs imputables en parie à l’action humaine et les bouleversements climatiques enregistrés ces dernières décennies. La tendance à la continentalisation du climat avec des vagues récurrentes de chaleur infernale en été et des températures quasi estivales durant les autres saisons, ainsi qu’une diminution substantielle du régime pluviométrique, qui rend toute régénération des forêts aléatoire.

L’alarme est unanime. Le patrimoine forestier de la wilaya de Bgayet se meurt. Les surfaces boisées s’amenuisent comme une peau de chagrin sous l’effet conjugué de la séchresse, du déboisement et des incendies. Ces derniers dévastent chaque année des pans entiers des parcours végétaux.

Pour la seule année 2009, la conservation des forêts de la wilaya de Bgayet a enregistré 1 890 ha de forêts dévastés. Pour l’année en cours, pas moins de 2 216 ha sont partis en fumée et le sinistre continue !

“Les incendies injectent dans l’atmosphère des quantités énormes de gaz carbonique, provoquant une hausse sensible de la température qui contribe à renforcer l’effet de serre», relève un écologiste de la région.

D’aucuns y voient un rapport de causalité entre ces incendies ravageurs imputables en parie à l’action humaine et les bouleversements climatiques enregistrés ces dernières décennies. La tendance à la continentalisation du climat avec des vagues récurrentes de chaleur infernale en été et des températures quasi estivales durant les autres saisons, ainsi qu’une diminution substantielle du régime pluviométrique, quirend toute régénération des forêts aléatoire.

Le déséquilibre écologique, induit par l’agression répétitive et multiforme de la forêt est en passe de bouleverser le fonctionnement de l’écosystème à tous les niveaux.

Une fois privés de leur couverture végétale, les sols s’appauvrissent et deviennent stériles. A l’ombre depuis des lustres et sous des températures clémentes, ils ne supportent pas le passage brutal au soleil. De plus, la disposition du tapis végétal les prive de leur source de nourriture (feuillage, branchage…). Les sols ainsi dénudés sont exposés à l’érosion hydrique. Soumis au tassement par les pluies puis déséchés par la chaleur, ils se recouvrent d’une carapace indurée et stérile : c’est le phénomène de la térisation.

Signe avant coureurs d’une mutilation grave et peut-être irréversible de la forêt, la régression graduelle des populations faunistiques et floristiques par suite du saccage effréné de leur environnement naturel.

Y a-t-il encore une chance pour stopper cette furie destructrice et restaurer l’équilibre de ces écosystèmes vitaux ? Ses actions préventives basées notamment sur l’éducation, la sensibilisation et l’information sont plus que jamais indispensables même si elles peuvent s’avérer largement insuffisantes. Elles devraient en moins faire prendre conscience qu’écocide rime avec suicide.

En effet, à chaque fois qu’un arbre est détruit, n’est-ce pas une chance de vie qui s’en va à jamais ? Car en définitive, toute agression du milieu finira fatalement par se retrouver contre son auteur !

N. Maouche

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