Toudja : L’Art moderne s’invite au Musée d’eau

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Belle est l’initiative entreprise par les gérants du Musée d’eau de Toudja, qui veulent par ce geste donner une dimension touristique et culturelle à la région, d’organiser une exposition peinture présentant au grand public des œuvres artistiques du célèbre artiste-peintre, Said Ihaddaden, de notoriété mondiale, originaire de Toudja, la patrie de l’eau.

Cette exposition artistique qui a commencé vendredi passé et qui s’étalera sur 5 cinq jours durant, jusqu’au 12 octobre, a drainée un nombre considérable de personnes de tout genre venues admirées les quelques 27 magnifiques toiles et 45 caricatures très inspirées exposées par I. Said en collaboration avec l’association GEHIMAB. Abordé par nos, en marge de cette expo-peinture, Said nous dira que cet évènement se veut une « action culturelle et pédagogique ». Ce qui importe, pour lui, est que les visiteurs parviennent à contempler ses tableaux « de façon intelligente » afin qu’ils dénichent les messages que ses œuvres veulent transmettre. Né le 25 mai 1963 à Toudja, l’adepte de l’art moderne vit, actuellement, en Allemagne, et ce depuis 1991. Said est diplômé de l’institut des cadres de la jeunesse à Constantine, puis a obtenu son diplôme des arts graphiques et publicitaires en 1995 de la Studiengemeinschaft en Allemagne, avant d’embrasser des études de la caricature à la prestigieuse Académie de Hamburg.

Chevronné en la matière et pétri de talents, Said a forgé un style et une conception artistiques propre à lui. Il conçoit l’art moderne « comme une création qui repose, essentiellement, sur une continuité dans les idées ».Il explique : « Le développement de visions fantaisistes réfléchies ou spontanées, mais sensuelles, relatives à la réalité et parfois abstraites, nous permet de représenter ce qui nous entoure tel qu’on le sent et l’on désire et non pas comme nous le voyons obligatoirement », a-t-il précisé. Pour Said, l’artiste doit « voir et analyser l’environnement avec les yeux de l’intérieur, à travers d’autres perspectives et état d’âme afin de parvenir, pense-t-il, à ce qui n’est pas perceptible à l’œil nu ». Avec cette démarche, « les frontières de la création artistique seront ainsi repoussées à l’infini, afin de laisser les couleurs et les formes, le réel et l’abstrait se marier et danser dans des mouvements infiniment harmonieux et expressifs », souligne-t-il. Parmi les beaux tableaux exposé ces jours-ci, au Musée d’eau, et qui a attiré notre attention, un chef d’œuvre intitulé « Nu et ru buste » représentant une silhouette d’une femme. Said nous indiquera que cette œuvre artistique a été éditée en version cartes postales, sous son consentement, par une grande agence de publicité en Allemagne, et qui en a vendues plus d’un million d’exemplaires. Aussi, une toile réalisé par son fils Tarik Juba, à peine six ans et voulant suivre les traces de son papa, a été présentée aux visiteurs qui se sont déplacés même d’Alger. Bien que ses tableaux soient vendus un peu partout dans le monde, l’enfant de Toudja dit que l’art « n’est pas son gagne-pain, mais un loisir ». En effet, Said qui a suivi une formation à l’Académie de la santé publique, travaille, actuellement, comme Art-thérapeute au profit des handicapés de la vue.

Boualem Slimani

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