“Ici, casse-croûte” ou encore “ici, photocopie», ce sont des enseignes commerciales auxquelles les citoyens algériens se sont habitués. Mais de là à trouver dans un cybercafé ou une librairie, un même modèle d’écriteau qui annonce la disponibilité d’imprimés pour les passeports et cartes d’identité biométriques, cela relève tout simplement de l’anarchie dans un pays, il faut le reconnaître, gangrené par la bureaucratie et la corruption. Il en est de même pour les actes de naissance n°12.S et des certificats de non activité par exemple. C’est invraisemblable ! Au moment où les citoyens se trouvent confrontés parfois à l’indisponibilité de certains documents administratifs, il se trouve que, par enchantement, le même imprimé est disponible chez le libraire du coin en contrepartie, bien sûr, d’une valeur financière laquelle est souvent la même chez tous ces extra revendeurs. Où va l’Algérie ? Avait dit feu Mohamed Boudiaf. Que Dieu l’accueille en son Vaste Paradis, lui qui avait prédit l’indépendance du pays en s’y engageant corps et âme dans la guerre de Libération et qui a payé par la suite, de sa vie, l’amour qu’il a toujours porté à sa chère partie. Hélas, malgré tous ces sacrifices, le pays patauge dans une indescriptible situation laquelle l’a menée jusqu’à forcer la population dont plus de la moitié vit au dessous du seuil de pauvreté à acheter même des imprimés, censés être disponibles gratuitement dans les administrations publiques. “J’étais offusqué de voir affichée à la vue du public l’annonce de disponibilité d’extraits de naissance n°12.S dans une librairie alors qu’il faut faire la chaîne à la mairie pour un quota quotidien limité à une soixantaine», dira d’un air déprimé un jeune béjaoui, rencontré près du siège de la mairie où il était engagé dans une véritable bataille de constitution de son dossier de renouvellement du passeport. Cette situation ne peut perdurer car elle peut nous amener, à la longue, à aller demander nos papiers administratifs chez… le coiffeur du coin. N’est-il pas temps de mettre un terme à cette anarchie et de remettre le pays sur pieds ? Absolument ! Et ce sont toutes les consciences qui sont interpellées.
A. Gana
