De tous les maux sournois, qui gangrènent la société la bureaucratie reste celui qui survivra aux transformations les plus radicales. C’est une mille-pattes aux mille têtes dont on ne connaît ni de quoi elle se nourrit pour l’inhiber, ni où elle peut aller pour mieux la cerner. Inodore et incolore mais résolument “efficace», la machine bureaucratique peut s’avérer capable d’annihiler toute démarche ou toute entreprise. Le résultat est palpable chez les pays, anciennement gérés par des pouvoirs à connotation socialiste. Dans les sociétés scélérates, ce phénomène prend une dimension si importante qu’il finit par en devenir une culture, tant la gestion et le partage du travail ne s’est pas fait de manière rationnelle. Que de fois n’a-t-on entendu parler des cas d’investisseurs jeter l’éponge pour avoir été dans leur parcours confrontés à ce phénomène ? Que de fois n’a-t-on vu et entendu des citoyens abandonner des démarches administratives pour cause de bureaucratie et surtout du fait d’avoir trop trimballé dans les couloirs d’une administration sans pour autant acquérir les documents recherchés.
C’est un vrai parcours de combattant, aux résultats incertains, qui attend toute démarche dont l’administration serait le vis-à-vis. De la mairie, à l’hôtel des Finances, en passant par la daïra&hellip,; cette maladie, incurable, gangrène tous ces espaces. Elle rend la vie dure aux citoyens, d’abord, elle freine les investisseurs dans leur lancée, elle bloque des projets…autant de difficultés qui peuvent surgir d’un simple blocage administratif, pour nuire à l’intérêt général. A qui profite cette situation si ce n’est pour attiser l’appétit des corrompus, des corrupteurs et les autres éléments de ce puzzle ? Pour mieux comprendre, il faut d’abord cerner les contours de ce phénomène, et dont les quelques tentatives de l’endiguer se sont avérées vaines et sans lendemain, puisque les réseaux mafieux, aussi, en tirent les ficelles. C’est pourquoi, lutter contre ce fléau revient à se battre contre des moulins à vent tant que la transparence, comme mode de gestion n’est toujours pas en vigueur. Et il ne sert vraiment à rien de tenter de confectionner des lois afin de le stopper car, en un mot, ce phénomène s’apparente aux tonneaux des Danaïdes.
Ferhat Zafane
