Installé aux Pays-Bas depuis quelques années, Né en 1973, El-Mahdi Acherchour originaire d’Akfadou est l’auteur de plusieurs recueils de poésies, entre autres : L’œil de l’égaré (1997) et Chemins des choses obscures (2003). Il est aussi auteur d’un roman édité en algérien chez les éditions Barzakh, intitulé Lui, le livre, (2005).
Le nouveau roman de l’écrivain algérien El-Mahdi Acherchour est très bien élaboré. C’est peut-être son meilleur ouvrage.
Après des recueils de poésie publiés en Algérie et en France, Acherchour signe un roman qui fait du bruit dès sa sortie. C’est un récit, qui a pour cadre l’Algérie contemporaine et qui met en scène un ancien chauffeur de bus, un ancien maquisard, un ancien officier de l’armée et un ancien prisonnier. Ces hommes sont en lutte avec leur propre représentation et ont pour unique but de survivre à un présent déjà passé. C’est une histoire violente, difficile, racontée en dehors de toute métaphore, avec simplicité et plénitude. Le romancier parle d’un village perdu avec des images singulières et nécessaires dont les habitants, aux destins douloureux et pitoyables, sont les vrais scribes de ce roman.
L’auteur, avec un style concis et intense, nous fait partager sa passion profonde pour les siens, ces hommes qui vivent de rien, luttent, rêvent, divaguent, puis avancent dans leurs petites choses de tous les jours, leurs labyrinthes. Une humanité plusieurs fois sacrifiée par le monde, et dont l’unique salut est dans le dernier soupir qu’elle retient et auquel elle veille farouchement à ne jamais dire adieu, car le néant guette et il est si violent qu’il n’y a rien d’autre à lui opposer qu’un autre néant. « Maintenant, je veux être un moineau, oui, un moineau, mais avec tous les moineaux de mon espèce et de mon époque, pour finir mes jours dans un ciel calme ou même dans un vieux et minable mûrier, partout où on pourrait choisir sa terre, son temps, son calme, calmement», écrit le romancier. L’auteur de ce beau livre revisite, toujours, sa terre natale, La Kabylie, avec une grande nostalgie. Installé aux Pays-Bas depuis quelques années, le fils des auteurs de l’Akfadou est à l’écoute de la terre qui l’a vu naître et grandir. Né en 1973, El-Mahdi Acherchour est l’auteur de plusieurs recueils de poésies, entre autres : L’œil de l’égaré (1997) et Chemins des choses obscures (2003). Il est aussi auteur d’un roman édité en algérien chez les éditions Barzakh, intitulé Lui, le livre, (2005). Cette année, son roman Moineau qui vient en France chez les éditions Aden, figure sur la présélection du prix Femina.
Encore une fois, un talentueux écrivain algérien vient d’être reconnu sous d’autres cieux, au moment où l’Algérie tarde à lui offrir la place qu’il mérite. Nos artistes sont souvent marginalisés. Il est plus que temps de valoriser nos femmes et nos hommes, lesquels ont besoin juste de plus d’attention, plus de moyens, plus de considération pour faire des merveilles.
Ali Remzi
