Raffour : Intempéries et Inondations, le casse-tête chinois

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L’évacuation des eaux de pluie se pose de nouveau avec acuité au niveau du grand centre urbain de Raffour qui abrite 14 000 âmes. Les citoyens renounent une fois de plus avec l’angoisse des inondations qui s’étalerait sur toute la période hivernale.

Un état de fait qui revient depuis plusieurs années à chaque hiver et sur lequel semblent buter les services des voiries et ceux chargés de la gestion des périmètres urbains. Lors de notre passage ce jeudi au niveau de cette agglomération la plus importante de la commune de M’chedallah, nous avions constaté de visu qu’elle ressemble à une «ville d’eau» avec d’incalculables mares, d’abondants ruissellements dans l’ensemble des rues et ruelles, des maisons inondées, des citoyens le regard hagard, les bas des pantalons retroussés occupés à… évacuer l’eau de l’intérieur des habitations à l’aide de seaux.

Une foule en colère où chacun y va de sa dénonciation et pointant du doigt les pouvoirs publics, «Combien de temps encore continuerons-nous à revivre le même cauchemar à chaque changement de climat ?», s’emportera un septuagénaire qui surgie d’une maison inondée, mouillé et plein de boue, qui fendit la foule pour nous approcher. un jeune qui arrive à peine à articuler quelques mots sous l’emprise de la colère et qui insistait à ce que son nom soit cité M. Bensalem El Hassen, en l’occurrence, raconte que les deux chambres composant son habitation en Toub ont été inondées et que ses maigres meubles sont noyés. Il poursuit que pour empêcher la toiture de tomber, il a dû caler les poutrelles (madriers) à l’aide de supports de fortune. Ce malheureux ayant une famille à charge de 06 personnes, exhibe un document qu’il doit être un procès verbal des pompiers qui l’ont secouru l’année passée pour le même problème. Dans une rue, nos accompagnateurs attirent notre attention sur une ruelle terminée en cul de sac, une impasse au n° 06 B d’environ 50 m de long sur 04 de large, l’extrémité de cette impasse du côté inférieur par rapport à la rue est une… porte d’entrée d’une habitation occupée par M. Saidani Farés, c’est au niveau de cette impasse que la protection civile a dû intervenir pour évacuer l’eau de pluie qui s’est accumulée durant 02 jours et dont le niveau a atteint entre 30 et 40 centimètres selon les traces sur les murs. Les cas d’inondations de moindre importance des habitations se comptent par quartiers entiers, une situation qu’explique un immense ruissellement en surface de l’eau, ajouté au niveau de la plupart des seuils de portes inférieurs à celui des rues, le tout trouve son origine dans l’état des avaloirs et autres regards obstrués et hors d’usage dont certains ont complètement disparu sous terre. Nous avons pu constater aussi que ces innombrables ruissellements sont du fait que cette importante cité est coupée en deux par la RN 26 qui la traverse en plein milieu, ce tronçon étant plat sur plusieurs centaines de mètres les bordures du trottoir inférieur fait barrage à l’eau de pluie drainée par plusieurs rues du côté supérieur de la ville. La partie inférieure souffre plus en recevant tout cet important volume d’eau accumulé et cela en plus de voir ce tronçon de la RN 26 se transformer en… étang que les véhicules traversent à gué en arrosant copieusement les piétons et les commerces des deux côtés. Un dernier enfin qui contribue en aggravant cet état de fait relaté est la non remise en état des lieux par endroits lors de réalisations récentes, soit de tronçons AEP ou d’assainissement. Raffour est un cas sérieux sur lequel doivent se pencher les pouvoirs publics d’autant plus qu’il existe, dans la même optique, d’autres menaces qui pèsent sur cette petite ville tel que le débordement d’Assif Wakour ou le ravin d’Iouvaz en cas de violentes tempêtes.

Oulaid Soualah

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