L’intensification des opérations de lutte contre la criminalité et les réseaux de banditisme ont fait que le bilan trimestriel arrêté par les services de la wilaya de Tizi Ouzou est des plus inquiétants. La criminalité a pris des proportions alarmantes. En dépit de cette panoplie de mesures répressives, mise en place pour dissuader les malfaiteurs, les tribunaux ne chôment pas et dans les prisons, les espaces se réduisent telle une peau de chagrin.
L’insécurité prend des proportions alarmantes. Il ne se passe pas un jour sans que l’on entende parler de vol, d’agression ou même de meurtre.
Le phénomène est loin d’être contrôlé tant il prend une ampleur croissante. En somme, les agressions, les vols et la toxicomanie sont devenus légion. Aucun endroit, aucun quartier n’est épargné. Que ce soit au centre-ville ou dans les quartiers périphériques, les cas d’agression et de vol se comptent désormais par dizaines. D’autres lieux, situés non loin du centre névralgique de la ville, sont également sous l’emprise des voleurs à la tire et autres délinquants. Devant ce laxisme, ces bandes de “voyous” ont même trouvé la parade pour commettre leurs forfaits en toute impunité. Certaines bandes simulent une bagarre entre elles. Attirées par les rixes ou gênées par la circulation qui s’ensuit, des familles se font dérober leurs biens. Ces actes sont à répétition. En deux temps, trois mouvements, vous êtes délestés de vos objets de valeur sous la menace d’une arme blanche.
Les cambriolages ne suscitent plus d’inquiétude tant ces méfaits sont courants.
Ce climat des plus délétères qui empoisonne la vie des citoyens, a fait que les bonnes âmes ont été parfois contraintes de prêter main forte aux services de sécurité. On peut citer ces marches des étudiants, confrontés à l’insécurité depuis des années, dans et autour des trois cités universitaires pour tenter de sortir du ghetto de la peur.
Ce qui se passe dans la capitale du Djurdjura n’est certes, pas propre à cette région, autrefois surnommée la petite Suisse, mais avec ces dix arrestations et ces quatorze affaires criminelles que le tribunal traite quotidiennement, il y a lieu de quoi sérieusement s’inquiéter. En dehors de ces actes de banditisme et des malfrats, il est clair également que l’activité économique en Kabylie paie le résultat de la multiplication des rapts et des rançonnements des propriétaires d’entreprise et des hommes d’affaires. Aucune stratégie sécuritaire, malgré les nombreuses visites de hauts gradés de l’ANP, n’a pu mettre fin à ce qui est qualifié de vraie mainmise sur le monde des affaires. Certains entrepreneurs paient en silence et ensuite préfèrent fuir la région. D’autres refusent et assument. Un vrai dilemme.
Le dilemme est d’autant plus fort que le souhait de la population de vivre enfin dans un climat ou règne la paix et la sécurité.
Ferhat Zafane
