Les établissements, qui peuvent se targuer de servir à leurs élèves des repas convenables, sont rares, pour ne pas dire inexistants.
Lorsqu’on veut parler de repas quelconques et sans saveur, on évoque «la nourriture de la cantine», pour les qualifier. Cette année, les cantines scolaires ont rouvert leurs portes, dès les premiers jours de la rentrée, contrairement aux années précédentes, où les élèves passaient le mois de septembre à effectuer des va-et-vient entre l’école et leur domicile. Comme d’habitude, les responsables se font un défi de faire bénéficier de repas chauds, la plupart des enfants. Si l’initiative ne peut souffrir aucune contestation, elle se fait en revanche au détriment de la qualité du menu. Ce qui donne, on s’en doute, une mauvaise image des restaurants scolaires. Les établissements, qui peuvent se targuer de servir à leurs élèves des repas convenables, sont rares, pour ne pas dire inexistants. En dehors des lycées, disposant d’un internat, et par conséquent d’un personnel qualifié les autres écoles se contentent d’affecter des agents de service pour la confection des repas. Du jour au lendemain, sans transition, le balai est troqué contre la louche. Sans aucune expérience ni notion de nutrition, ils se mettent aux fourneaux, concoctant des repas que refusent même les mioches les plus affamés. « Il est inconcevable d’ouvrir une cantine sans la faire accompagner d’un cuisinier et de ses aides», indique un directeur qui avoue «mettre la main à la pâte» pour essayer d’initier ses agents à la cuisine. C’est cela ou pas de cantine.
Par ailleurs, les principaux concernés parlent aussi de budget insuffisant qu’il faut gérer pour tenir toute l’année. «Avec les prix affichés sur le marché il ne reste pas grand-chose pour élaborer un menu convenable.
Il m’arrive de me demander s’il ne vaut pas mieux servir des repas froids aux enfants, plutôt que de gâcher tant de nourriture que personne ne veut ni ne peut avaler», se plaint-on encore.
Les pouvoirs publics devraient se pencher sur la question pour revoir l’objectif assigné à ces restaurants ainsi que les budgets qui leur sont alloués.
A. O. T.