M’chedallah / Les lycéens recalés dans l’expectative

Partager

Des centaines de lycéens sont éjectés a mi-chemin du cycle scolaire a travers la daïra de M’chedallah, exception faite du lycée d’Aghbalou ou les recalés ont réussi un forcing, grâce a la solidarité de leurs camarades qui ont déclenché une grève générale dont l’unique revendication est la réintégration des exclus ; un forcing qui s’avère payant en fin de course avec la reprise sous forme de rachat de la totalité des lycéens exclus. Dans le reste des lycées de la circonscription de M’chedallah, il y a ceux qui ont pu aller continuer leurs études dans d’autres lycées mais ils ne sont pas nombreux. Le reste des recalés après 50 jours de la reprise des cours ne voient rien venir, et plus le temps passe, plus leur angoisse et celle de leurs parents augmente. Durant la 2e semaine de la rentrée scolaire, l’initiative de la création de classes spéciales a fait son bout de chemin, avant de tomber dans l’oubli aussi rapidement qu’elle est née. De nombreux directeurs qu’on a interrogés ainsi que certains élus locaux qui y ont adhéré en essayant de réunir les directeurs de quelques lycées en vue de lancer et concrétiser cette initiative, qualifiée par les mauvaises langues comme étant une récupération politique, ont vite déchanté. Devant le peu d’empressement des directeurs de répondre a l’initiative, ces élus ont baissé les bras aussi rapidement qu’ils y ont adhéré. Cette rumeur de récupération des désormais malheureux ex-étudiants qui s’est rapidement propagée, les a mis en «position d’attente» ; une attente qui s’avère vaine au bout du compte, à moins qu’un responsable tant politique que du secteur de l’éducation ne s’ingère pour relancer cette option de création de classes spéciales ou de rachat, pour limiter les dégâts et réduire le taux de déperdition scolaire, d’autant plus que des lycées de la circonscription de M’chedallah disposent de suffisamment de places pédagogiques pour recevoir un nombre non négligeable de ces pauvres étudiants. Voila une occasion offerte au mouvement associatif et à ceux qui se proclament pompeusement représentants de la société civile, de démonter que les agréments ne leurs servent pas seulement de passe-partout et de sésame, au profit de leurs intérêt personnels. Pourtant, tous les chefs d’établissements semblent afficher une prédisposition a venir en aide a ces centaines d’exclus, il suffirait que toutes les parties concernées, à savoir les parents, les autorités locales, notamment les élus et le mouvement associatif, s’impliquent concrètement. Des adolescents pour lesquels les écoles et les études constituent leurs seules et uniques planches de salut. Dans chaque établissement visité il nous a été cité des cas de «repêchés» qui ont décroché leur bac avec mention. Certains de ces éjectés rencontrés a proximité des lycées, rodant comme des pestiférés, affichent une angoisse apparente mais aussi au fond du regard une volonté et une détermination à se racheter et à se rattraper, pourvu qu’on leur offre une dernière chance. la balle est désormais dans le camp des parties concernées. Le cas de ces malchanceux adolescents doit interpeller la conscience collective qui doit se réveiller et se mettre en mouvement pour mettre un terme à cette hémorragie qu’est la déperdition scolaire, qui alimente chaque année davantage les rangs des sans avenir, pour ne pas dire autre chose.

Oulaid S.

Partager