Raffour / Des avaries du réseau d’assainissement négligées

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Des citoyens du centre urbain, vivement inquiets, nous ont approché pour dénoncer le retard mis pour la réparation de la partie Sud des avaries apparues sur le réseau d’assainissement, à l’origine des inondations de plusieurs habitations lors des dernières intempéries du mois d’octobre. Des inondations qui ont nécessité l’intervention de la protection civile et la mobilisation de la population pour limiter les dégâts et éviter le pire. Nos interlocuteurs expliquent que leurs habitations ont été inondées à partir des…toilettes, à cause de l’obstruction totale du réseau principal d’assainissement. Ceci a provoqué un refoulement des eaux usées, dont le volume a sensiblement augmenté suite aux infiltrations des eaux d’une pluie diluvienne qui sévit durant trois jours, alimentant abondamment ce réseau complètement bouché à l’extrémité inférieure de la cité. Lors de notre déplacement sur les lieux au lendemain des inondations, une équipe de l’office national des assainissements (ONA), dépêchée de Bouira, apprend-on sur place, n’a pas pu localiser l’endroit de l’obstruction de la conduite de l’assainissement, après plusieurs heures d’efforts et d’exploration sur cet ouvrage. L’équipe est répartie sans avoir pu déboucher le réseau pour mettre fin a ces inondations qui se produisent à la moindre averse de pluie, d’autant plus que la plupart des avaloirs sont bouchées, inopérants. Le refoulement des eaux usées à l’intérieur des maisons a, en plus de détériorer des meubles et provoquer une grande frayeur parmi les familles, enveloppé d’une insupportable puanteur, tout le quartier. Des odeurs nauséabondes, dont il est aisé d’imaginer les répercussions, sur les nourrissons en particulier. Ce sont des eaux saumâtres qui ont produit un dépôt de vase, noirâtre, puante et répugnante que les riverains ont du évacuer de leurs habitations à l’aide de pelles et de sceaux. A l’heure actuelle, toutes ces habitations nécessitent une désinfection en règle, pour réduire les risques de contamination par toutes sortes de microbes. Les citoyens, révoltés par la lenteur mise pour la prise en charge de cette avarie, nous expliquent qu’ils suivent avec une angoisse permanente l’évolution climatique et les prévisions métrologiques. Ces dernières provoquent une panique générale à la moindre évocation du retour du mauvais temps. Il est inconcevable de laisser ces citoyens vivre en état d’alerte permanente, le regard braqué sur la moindre tache de nuage. Les plus fragiles et sensibles de ces citoyens, les plus jeunes en particulier, courent le risque de développer un syndrome inguérissable de la pluie. La détresse, qui se lit sur les visages des citoyens de ce quartier, et leur angoisse, ne suscitent pas encore une réaction des autorités locales qui doivent tout mettre en œuvre pour éloigner ce sérieux risque qui plane H24 sur les habitants, d’autant plus que nous sommes au tout début de la saison humide, réputée pour ses violentes et brusques tempêtes de tous genres : pluies, neiges et vents, avec une variation du climat qui s’étalerait sur les 6 mois à venir, une longue période durant laquelle d’imprévisibles orages sont aussi fréquents. Rappelons que dans cette même agglomération, en plus de ces inondations relatées, un citoyen a été tué par un mur qui s’effondra sur lui, après accumulation des eaux de pluie à sa base, ce qui souligne et suggère, on ne peut mieux, l’urgence d’une prise en charge de cette avarie.

Oulaid Soualah

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