Les retraités montent au créneau

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Ce manque de liquidités (au moment ou le gouverneur de la banque d’Algérie annonce à la presse qu’il y a trop de liquidités sur le marché), n’est en fait que la goutte qui a fait déborder le vase d’autant plus que les retraités voient approcher à grands pas l’Aïd, qui risque de les surprendre sans un sou en poche.

D imanche passé les clients de la succursale BADR de M’chedallah, en majorité des retraités de France qui perçoivent leurs pensions en devises, ont créé l’événement par un attroupement de protestation houleuse devant le siège de la daïra où ils ont interpellé le chef de daïra, suite à des manques de liquidités à répétitions, au niveau de cette succursale où ils sont domiciliés. D’un commun accord, quelques dizaines de clients, en majorité des retraités, ont décidé d’élever la voix et mettre fin à leur calvaire, qui dure depuis plusieurs années et cela à chaque fin de mois ; ils sont soumis à un parcours de combattant pour percevoir leur du. En effet d’abord, arguant l’exiguïté du local, l’accès à l’intérieur est réglementé par groupe de 4 à 5 personnes, les dizaines autres clients, qu’il pleuve ou qu’il vente, doivent attendre sur le trottoir sans aucune possibilité de se mettre à l’abri pour s’extraire aux affres climatiques et cela durant des heures et plusieurs jours de suite. Un véritable supplice pour les retraités du 3e age, la plupart véhiculant des maladies chroniques, sans que les responsables de cette agence ne réagissent pour une meilleure prestation de service, à laquelle, ils sont pourtant soumis. Ce manque de liquidités (au moment ou le gouverneur de la banque d’Algérie annonce à la presse qu’il y a trop de liquidités sur le marché), n’est en fait que la goutte qui a fait déborder le vase d’autant plus que les retraités voyant approcher à grands pas l’Aïd, qui risque de les surprendre sans un sou en poche.

Nos vénérables vieillards s’étonnent que dans d’autres succursales de la même banque tel que celle de Tazmalt ou celle de Bouira, ce problème de liquidités ne se pose pas, des vieillards qui n’entendent pas se laisser faire et qui jugent qu’on a trop abusé de leur patience et qu’il est temps que les choses changent : «On a l’impression de venir percevoir des aumônes», s’emporte l’un des retraités, maîtrisant bien la langue de Molière. «Ecrivez-le dans votre journal», tonna-t-il d’une voix rageuse dont le poids de l’age n’a en rien entamé la tonalité.

Usant de leur dernière énergie pour ne pas dire de l’énergie du désespoir, ils sont allés protester énergiquement et porter leurs doléances devant le premier magistrat de la daïra, ils ne sont dispersés qu’après avoir arraché une promesse d’intervention de ce responsable mais promettant néanmoins de passer à la vitesse supérieure de protestation, dans le cas ou leur problème n’est pas résolu dans les meilleurs délais.

Notons enfin que ce phénomène de manque de liquidités se manifeste de façon presque régulière au niveau de plusieurs agences postales de la circonscription de M’chedallah, et cela depuis au moins une année.

Oulaid Soualah

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