Labours semailles / Le crédit de campagne en question

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La campagne labours semailles a été entamée à Bouira depuis belle lurette et continue sereinement son petit bonhomme de chemin.

Chaque année, ladite campagne entame son activité réellement dés l’entrée en jeu du guichet unique au début du mois d’octobre. L’une des fonctions importantes de cette structure est l’octroi des crédits pour les agricultures, en difficulté de cash, soit pour l’achat des semences ou des équipements agricoles, une politique d’accompagnement de ces agricultures. Seulement ce procédé de financement par la banque BADR de Bouira a eu, depuis la mise en place de ce type de crédits, à enregistrer quelques contraintes inhérentes au non remboursement de certains crédits contractés par quelques bénéficiaires. Ainsi, pour la campagne 2009/2010, selon les statistiques présentées par les services de la BADR, lors de la journée nationale de vulgarisation agricole au niveau de la CCLS de Bouira, ladite banque a financé 334 dossiers présentés par les différents agriculteurs, en particulier les céréaliers ayant permis de débloquer un montant de pas moins de 248 millions de DA. Les agriculteurs n’ont utilisé que195 millions de DA et la banque ne verra en recouvrement que le montant de 168 millions de DA. Le reste soit un peu plus de 27 millions de DA sont enregistrés en impayés. En terme de clients, la banque a enregistré une défaillance de 72 d’entre eux soit 14 pour cent du nombre global des bénéficiaires. Comparativement à la campagne 2008-2009 ; il y aurait pas moins de 21 pour cent des clients défaillants, redevables de remboursements de leurs dettes, soit 54 clients sur les 234 financés. Ces cas de figure ont été présentés par la BADR sous l’angle d’une crainte pour laquelle elle demande l’assistance de la DSA et de la CCLS pour sensibiliser les contractants de ces crédits de procéder à la régularisation de leurs situations.

Une optique que ne partagent pas les services de la DSA, qui rappelle à cette occasion, que la mise en oeuvre des crédits de campagne est récente. Elle ne date que de l’année 2009, année de l’entrée en action de la nouvelle politique agricole se basant sur le contrat de performance initié par la BADR. «Elle répond à un objectif portant sur la sécurité alimentaire et une stratégie du renouveau de l’économie agricole»a tenu à préciser le DSA. «Cet instrument, a mis des outils d’accompagnement au profit des agriculteurs, à l’image de ces crédits pour l’achat du matériel agricole ou autres besoins, dans l’objectif d’augmenter la production. Les crédits de campagne, octroyés au profit de la branche des céréales et autres segments de la l’agriculture, sont soumis au risque de non remboursement, faute de mauvaise récolte due aux aléas climatiques, dont la sécheresse est l’un des plus importants. Les céréaliers sont les premiers touchés par cette crise, car pendant le cycle végétatif, ils ont eu des productions de qualité mais en nette régression en quantitatif, qu’ils ne pourront livrer, car de moindre valeur financière, d’où l’impossibilité de pouvoir rembourser leurs dettes», a-t-il longuement expliqué. Pour ce, la solution présentée reste l’octroi d’un échéancier de paiement, en attendant des récoltes meilleurs pour ces fellahs, pour permettre une production durable, tout en demandant aux banquiers d’être souple et ne pas mettre «en prime la règle commerciale de gestion, prônée par leur établissement, sans se soucier d’autres considérations non moins importantes», a-t-il conclu.

Farid K.

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