Tazmalt : Le diktat des transporteurs publics

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Les irrégularités et les incongruités foisonnent sur la ligne de transport publique Tazmalt-Akbou, par la faute de certains transporteurs, à l’évidence, plus préoccupés par la rentabilité de leur activité que par la nécessité de fournir un service public de qualité.

Avec un cahier des charges virtuel, que seules s’échinent à nous rappeler les responsables des transports, les exigences de qualité de confort et de sécurité sont lamentablement foulées aux pieds, sur pratiquement chaque espace d’opération. Abreuvés au puits de la roublardise et à la loi du plus fort, certains opérateurs ne s’embarrassent d’aucun scrupule pour tordre le coup à l’itinéraire réglementaire. Un fourgon censé desservir la ligne Tazmalt-Akbou, peut décider de son terminus au village Allaghan, quand le patron estime qu’aller au bout du chemin est moins rentable qu’un retour prématuré au point de départ. «Cela arrive pratiquement à chaque jour de marché. Les usagers, abandonnés au beau milieu du chemin, sont contraints d’emprunter d’autres navettes et débourser le double du tarif pour arriver à destination. Le comble, c’est que personne n’ose rouspéter», témoigne un citoyen d’Akbou. Dans un brouhaha de Souk, les receveurs crient à tue-tête leur destination. Les jours de marché caractérisés par une grande affluence, les usagers sont happés dans des conditions impossibles par des préposés baveux et vindicatifs. Les bagarres éclatent à longueur de semaine et les gourdins, devenus outils de travail, rivalisent en grosseur et en efficacité. Chauffeurs et receveurs, théoriquement obligés de travailler avec des tenues correctes, apparaissent parfois dans des accoutrements qui frisent l’indécence et s’autorisent toutes les familiarités avec les femmes. D’autres, tout occupés à diffuser de la musique à fond les décibels, oublient souvent de rendre la monnaie et remettent rarement un ticket aux usagers. Le fourgon doit être plein, sinon il peut s’arrêter à tout bout de champs pour remplir les places vides. Quelques brebis galeuses peuvent toujours rouspéter mais elles resteront des brebis galeuses devant la résignation générale et le règne de l’impunité. L’usager subit donc et regarde. Il arrivera (peut-être) à destination dans une heure et demi au lieu de trente minutes, supportera des conditions de déplacements indécentes et s’angoissera pour sa sécurité physique. Les responsables en charge du secteur peuvent se targuer d’avoir définitivement réglé le problème du transport public.

N. Maouche

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