M’chedallah : La brume saisonnière revient avec ses dangers

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Comme chaque année, en cette période se produit le retour d’une brume matinale opaque dont la densité réduit la visibilité parfois à moins de 20 m le long de la profonde vallée qui prend naissance à partir de Draa El Mizan jusqu’à B’gayet avec une ramification à partir de M’chedallah jusqu’à Sétif. La RN 5 et maintenant plus l’autoroute qui longent cette vallée sur plus de 250 km deviennent ainsi extrêmement dangereuses à la circulation automobile à cause de cette brume blanche à l’origine d’une sensible augmentation des accidents de circulation qui triplent durant toute cette période qui s’étale sur environ 5 mois ; soit de Novembre à Mars. La mise en service des deux barrages Tilesdit de Bechloul et Tichy haf dans la région d’Akbou contribuent de leur côté à renforcer cette brume et lui donner plus d’opacité une brume qui s’élève à 4 heures du matin pour ne se dissiper complètement qu’aux environs de 11h et qui crée un prodigieux décor qui n’a rien à envier à celui de la Normandie. En plus de réduire la visibilité ; la brume matinale composée d’un taux assez élevé d’humidité rend la chaussée et l’asphalte extrêmement glissants qui prennent les formes d’une véritable piste de patinage artistique, le moindre coup de frein fait perdre au conducteur le contrôle de son véhicule et l’éjecte dans les décors. La portée des sons et aussi réduite que celle de la visibilité ; donc ne pas trop y compter sur les appels de phares ou coups d’avertisseurs qui ne servent absolument à rien même le son des voix parvient déformé le danger en ce moment sur ces deux routes se calcule selon le degré de prise de conscience du conducteur et ses capacités dans la conduite et la promptitude de ses réflexes. Il n’est pas exagéré de dire que la conduite se fait presque à l’aveuglette avec en plus ; un phénomène de changement déroutant au sens propre du terme ; des formes, des objets et de l’environnement immédiat. Les ténèbres et l’obscurité d’une nuit sans lune sont beaucoup moins dangereux que cette brume qui prend par endroits les formes d’un véritable obstacle par exemple, au niveau des couloirs étroits des gorges de Lakhdaria et aux portes de fer dans les Bibans ; la brume en ces lieux est comme condensée et d’une telle opacité que des caméramans chevronnés arrivent à s’en servir comme d’un écran et obtiennent des projections fantastiques dignes d’un film d’Alfred Hitchcock. C’est aussi durant cette saison des brumes que les animaux sauvages payent un lourd tribut à la route et font objet d’un balayage systématique, rares sont celles de ces pauvres bêtes qui s’en sortent indemnes en traversant ces routes. Cette situation relatée ne semble préoccuper aucun de nos officiels, sinon comment expliquer l’absence totale de plaques de signalisation de ce phénomène naturel qui constitue un véritable piége sur 250 km, aux dizaines de milliers d’usagers quotidiens de ces deux plus importants axes routiers du pays. Passe encore ; s’agissant des chauffeurs autochtones qui ont plus ou moins une certaine expérience de ces brumes fréquentes un peu partout dans les régions nord du pays et le littoral ; mais pour les étrangers les Africains notamment peu habitués à ce genre de manifestations naturelles, des recommandations de prudence à base de plaques de signalisation routières sont plus qu’indispensables telles que la limitation de vitesse,l’utilisation des feux antibrouillards et enfin celles signalant une chassée glissante et la présence d’animaux sauvages à proximité des nombreuses forêts que traversent ces deux routes.

Oulaid Soualah

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