Commentaire : Le triomphe de la tolérance

Partager

Le tribunal d’Akbou a relaxé hier les huit non-jeûneurs interpellés en août dernier à Ighzer Amokrane, pour atteinte à un des préceptes de l’Islam, le jeûne.

Il fallait quelque part s’y attendre en raison d’une part, de la similitude des faits connus à Michelet ou les condamnés ont dû être relaxés et ensuite pour une question de juridiction, en ce sens que la Constitution algérienne dans son article 36 relatif à la liberté de conscience et d’opinion est là pour chasser le doute et donner espoir. Le procureur avait requis plus tôt dans la matinée de lourdes peines de prison, de deux à cinq ans, à leur encontre. Mais les juges n’ont pas suivi.

Le procès s’est déroulé sur fond de rassemblement de citoyens militants pour la liberté de conscience et de culte en Algérie. Parmi eux, des militants du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), de la Ligue des droits de l’Homme (LADDH) de Béjaïa, du Collectif SOS Liberté…

Si ces procès en cascade pour un motif qui n’en est pas un, ont soulevé l’indignation et l’étonnement chez les citoyens épris de liberté et de justice sociale, en revanche, il est à souligner l’extraordinaire mobilisation de la société civile, des citoyens anonymes et tous ceux qui refusent d’abdiquer pour une question de spiritualité.

C’est ainsi que bravant le froid et les conditions météorologiques incommodantes, des dizaines de citoyens, toutes tendances politiques confondues ont tenu à être présents pour apporter leur soutien indéfectible. Il est temps que cette notion de tolérance prenne une part importante dans le quotidien des gens afin que la spiritualité ait sa pleine dimension.

Car, nul être sensé ne pourrait contredire, il est inadmissible de condamner quelqu’un pour n’avoir pas été strictement regardant envers Dieu. Autrement qu’attendent les policiers en faction sur tout le territoire national pour mettre en tôle tous les conducteurs pour non-observance de la prière.

Et même pour le jeûne, une question reste posée. Au moment où on procédait à l’arrestation des non-jeûneurs de Michelet et d’Aghzer Amokrane, pourquoi n’a ton pas arrêté les Algériens qui se trouvaient dans les hôtels luxueux de la capitale où on servait même des boissons alcoolisées. Toutes ces questions soulèvent un problème de rationalité.

On ne doit pas autoriser à certains ce qu’on interdit à d’autres. Sinon, ce serait la porte ouverte vers d’autres incartades.

Ferhat Zafane

Partager