Ces jours-ci la rue Nakib si Abdellah est quotidiennement occupée par des vendeurs d’olives vertes tellement nombreux qu’on penserait à une véritable foire organisée spécialement pour ce fruit d’hiver. Cette marchandise est destinée aux nombreux ménages de Lakhdaria qui préparent l’olive de consommation à domicile. Cette opération de transformation est une tradition dans les foyers de Lakhdaria. Une large clientèle afflue en direction des vendeurs qui ne se contentent pas seulement d’écouler le produit, mais qui demandent à certains visiteurs de leur procurer de cette denrée. Un signe qui ne trompe pas, et qui donne une idée sur l’ampleur des ventes et achats qui se font sur cette place.Le long des trottoirs de la rue Nakib si Abdellah, on trouve ; notamment des olives de tous calibres et différentes variétés, voir 1er, 2ème choix et même la luxueuse sigoise. Emballée dans des sacs de conditionnement de la farine, la denrée est déposée à même le sol. La chose la plus frappante dans ce marché de l’olive, est la hausse des prix, qui ont quasiment doublé depuis l’hiver dernier. Selon la qualité et le calibre le kilo d’olives qui coûtait entre 30, 50, et 70 da/ l’an passé s’élève maintenant à 60, 80, et 140 da/kg. Pour se défendre, les revendeurs jurent qu’ils n’appliquent qu’une marge bénéficiaire de 5 DA/kg sur les trois sortes d’olives et que c’est au niveau des oliveraies qu’on spécule beaucoup plus. Du côté des paysans, il est vrai, on s’attend cette année à un rendement record, une abondance qu’on veut mettre à profit en orientant les tonnages de la cueillette vers les huileries pour en extraire une huile plus coûteuse. Ils ont retenu la leçon de l’an passé quand les patrons des unités de production ont refusé de mettre en marche leurs machines en voyant le faible rendement et un manque de prestations qui les a contraints à brader la petite récolte pour 25 à 30 da/kg.
A. Cherif
