Youcef Mérahi, secrétaire général du HCA : “Certains responsables font de la résistance à l’avancée de tamazight…”

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La Dépêche de Kabylie : « Les représentations, mythes et stéréotypes autour des Amazighs », est le thème de ce colloque, pourquoi justement cette thématique ?

Youcef Mérahi : Dans notre travail au quotidien, nous rencontrons souvent des attitudes de représentations négatives, dévalorisantes et archaïsantes en direction des Amazighs. Notre mission au HCA, est justement d’effacer ces erreurs et d’expliquer, aux uns et aux autres, le bienfait à tirer, pour notre pays, en récupérant, à notre profil, cette dimension identitaire. L’Histoire est écrite par les vainqueurs : il est grand temps de le dépoussiérer. Quand je pense qu’il y a des imprimés au sein de l’Ecole algérienne, de dispense des cours de la matière « tamazight ».

Pourquoi la wilaya de Khenchela pour organiser ce colloque ?

Il est dans la stratégie du HCA de porter le « message » amazigh dans toutes les wilayas d’Algérie. Puis, n’oublions pas que Khenchela est le pays de la Kahina.

Le ministère de l’Education nationale a été représenté par son secrétaire général, lequel a avancé des statistiques concernant l’enseignement de tamazight, au moment où, à Tizi Ouzou, par exemple, des directeurs dispensent les élèves des cours de tamazight, quel est votre commentaire ?

Nous essayons de renouer le contact avec le ministère de l’Education nationale, et je suis content que son secrétaire général a fait le déplacement jusqu’à Khenchela. Qu’il soit remercié. J’ai dénoncé et je ne cesserai pas, de dénoncer ce genre de pratiques. Cela prouve qu’il y a encore, en Algérie, des responsables publics qui font de la « résistance » à l’avancée de tamazight dans son pays. A ce propos, j’ai saisi le ministre de l’Education pour que ces dispenses cessent et que les déserteurs soient rappelés à l’ordre. Je suis ulcéré. Et que cessent ces pratiques d’une autre époque !

Beaucoup reste à faire en matière d’enseignement de tamazight. A quoi sont liées les insuffisances selon vous ?

Il faut rappeler que l’enseignement de tamazight est une réalité au sein de l’Ecole algérienne. Bien sûr qu’il y a du chemin à faire. Pour arriver au niveau des autres matières, il faut lever certains verrous dont, notamment, le caractère facultatif de l’enseignement de tamazight.

Propos recueillis par M. M.

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