La société française “Keolis” évincée du marché

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Après plus de 4 ans de son lancement, que la réalisation du projet du tramway d’Alger connaît une vraie course d’obstacles, notamment après l’évincement de la société française de transport de voyageurs, Keolis, filiale de la SNCF. Cette dernière a décidé de se retirer de la réalisation dudit projet. Raison invoquée : les retombées de la loi de finances complémentaire 2009. Prévu pour l’été 2010, le projet d’un montant de 50 millions d’euros est toujours en chantier. Il est à rappeler qu’en septembre dernier, Keolis est nommée attributaire du tramway de la capitale au terme d’un appel d’offres international. Le 8 avril 2009, un contrat portant sur l’exploitation du tramway pour une période de 10 ans est signé entre l’Entreprise du métro d’Alger (EMA) et Keolis. “La mise en vigueur de ce contrat dépendait de l’immatriculation auprès du Centre national du registre du commerce (CNRC) de la société créée pour exploiter le tramway, Keolis tramway d’Alger (KTA), filiale à 100% de Keolis», explique cette société dans un communiqué rendu public hier.

Premier coup de théâtre : le centre du registre du commerce fait savoir en date du 17 août 2009 que la filiale algérienne de Keolis ne peut pas prétendre à une procédure d’immatriculation en vertu de l’ordonnance du 22 juillet 2009, contenue dans la loi de finances complémentaire 2009. Celle-ci fait obligation aux investissements étrangers d’être réalisés via des partenariats à actionnariat national résident d’au moins 51%. Keolis argue que cette justification ne peut pas être prise en compte, au non du principe de la non-rétroactivité de la loi, dans la mesure où les statuts de KTA ont été signés et publiés en juillet 2009. L’entreprise française qui affirme que sa démarche est soutenue par son partenaire algérien EMA a entamé ses activités en Algérie en assistant EMA dans la phase préparatoire de l’exploitation du tramway. Des experts de Keolis, détachés à Alger, ont donc participé à des réunions internes, contribué à la rédaction d’un rapport sur la billettique, sélectionné des candidats destinés à occuper les postes de formateurs prévus dans le contrat. Deuxième coup de théâtre : le 11 février 2010, Keolis est destinataire d’une notification de la part d’EMA l’informant que la convention qui la lie à Keolis est résiliée aux torts exclusifs de celle-ci et que le contrat n’est pas mis en vigueur à ce jour. Conséquence : Evincé du marché Keolis se retire de l’Algérie tandis qu’un nouvel appel d’offres est lancé pour trouver un nouveau partenaire. Réalisé à hauteur de 50 millions d’euros, le tramway, d’une longueur totale de 23,2 km, devait être mis en service durant l’été 2010. Il desservira l’Est de l’agglomération d’Alger et reliera via ses 38 stations, le terminus de Dergana à la station multimodale du Chemin des fusillés en correspondance avec le futur métro d’Alger. Il sera également en correspondance avec le chemin de fer de banlieue à la station multimodale de Caroubier. En somme, il semble que ce projet du Tramway verra le même sort que celui de ce fameux projet du siècle, à savoir, le “métro d’Alger», qui a été lancé en 1980, et qui n’a toujours pas vu le bout du tunnel.

Y. Maouchi

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