Les stomisés de la wilaya de Bgayet sont dans la tourmente. Pis encore, “nombreux sont ceux qui sombrent dans la dépression», déclare le président de l’association des stomisés de Bgayet à la faveur d’une conférence de presse animée récemment. La situation peu reluisante des stomisés des cinquante-deux communes de la wilaya a empiré explique le conférencier, après que les services de l’ONAAPH eurent décidé dernièrement de limiter le nombre de poches et accessoires nécessaires à distribuer aux malades journellement.
Désormais, a-t-il poursuivi, le stomisé doit se contenter d’un rationnement des plus draconiens décidé unilatéralement par l’ONAAPH, selon lequel, a-t-il précisé il est exigé des organismes habilité de ne pas servir aux stomisés plus de deux poches par jour et deux supports par semaine. Une quantité bien en deçà des besoins du stomisé. Cette limitation aura sans l’ombre d’un doute, des répercussions incommodantes sur la vie et le confort quotidien du stomisé a-t-il estimé en ajoutant que “le stomisé devra faire l’effort en se contentant de ces quantités”.
Devant cet état de fait, a-t-il regretté le stomisé ne doit son salut qu’à l’aide provenant de ses proches et sympathisants. Se voulant a priori une rationalisation des dépenses de santé la décision de l’ONAAPH a été prise sans avoir au préalable consulter les médecins assermentés chargés du contrôle.
Des médecins, a-t-il expliqué ne pouvant plus “faire valoir aucune clause de conscience et accorder un quelconque crédit aux prescriptions qui dépasseront cette norme”. Le problème de disponibilité des poches en Algérie, croit savoir Rachid Mansouri, est loin d’être réglé contrairement à ce que prétend l’ONAAPH. Pour preuve, a-t-il dit, “des dossiers sont périodiquement en attente auprès des services de l’ONAAPH», en ajoutant que la procédure de réservation trimestrielle pousse dans la plupart des cas le stomisé à recourir à la débrouillardise en faisant la tournée des services, des officines, solliciter ses pairs et ses proches résidant à l’étranger et, dans le pire des cas, recourir aux “honteuses solutions de fortune”. La qualité des poches, estime le conférencier, demeure un tout autre problème jusqu’à maintenant “occulté’’, dans la mesure où “le stomisé n’a aucune possibilité d’exprimer son choix car n’ayant pas accès à la gamme de produits existants et proposés actuellement sur le marché de par le monde”.
D’ailleurs, a-t-il indiqué une seule marque est proposée aux stomisés présentement. Le remboursement de la poche est, a-t-il souligné “révoltant”. Selon lui, avec le nouveau rationnement, le stomisé doit mettre la main dans la poche en déboursant mensuellement pas moins de six mille dinars. Et la situation est plus dramatique pour les personnes non affiliées à la sécurité sociale. Pour le président de l’association de stomisés de Bgayet, le salut des stomisés résiderait dans le développement de la stomathérapie à même d’assurer un confort aux stomisés.
D. S.
