Site icon La Dépêche de Kabylie

Bouira / Un Aïd chahuté par un vent glacial

La veille de l’ Aïd, il n’y avait d’yeux que pour les nuages, qui pointeraient ou ne pointeraient pas à l’horizon. D’aucuns appréhendaient les prolongations de la flotte, qui s’était abattue, 48 heures avant, sur tout le territoire de la wilaya. L’ambiance festive en subirait un sacré coup de grisaille. Et tous ces “enfants exhibitionnistes», qui comptaient sur la complicité du soleil ! En fait, pour la première journée de l’Aïd, Mère Nature nous servira du “mi-figue mi-raisin”. Le soleil était au rendez-vous, sauf qu’il était chahuté par un petit vent glacial. Mais cela n’aura aucun impact sur la volonté des bambins d’égayer les quartiers, avant même que l’on sacrifie le mouton. Pendant que ces chérubins arborent leurs atours flambants neufs, leurs parents dépiautent, désossent et dépècent la bête. Tripes ou abats, selon les us culinaires des uns et des autres, seront les premiers fragments du mouton dépiauté que la ménagère s’attellera à servir pour midi, voire après-midi. En attendant, dehors les enfants assiègent toujours les quartiers. Une opportunité pour le commerce saisonnier et non moins informel d’étaler, à même les trottoirs, des jouets made in China. D’autres saisissent aussi l’occasion pour improviser des gargotes où frites, saucisses et autres carantika sont proposés. D’autres encore, des adolescents pour la plupart, louent sur les placettes publiques leurs bicyclettes, voire motocyclettes, moyennant quelques dinars le tour. Et pour une fois que les gamins disposent comme ils veulent de leur argent, ils s’en donnent à cœur joie. La deuxième journée de l’Aïd est, tout comme la première, chahutée par le vent glacial. La rue appartient toujours aux enfants. Après le déjeuner, généralement spécial couscous, les familles consacrent le reste de l’après-midi aux visites. Tawellit, est bien entendu, la première servie. La visite ne pose pas problème lorsque la famille à visiter n’habite qu’à quelques pâtés de maison plus loin. Cela devient compliqué dès lors qu’on n’a pas d’autres choix que celui de louer les prestations d’un taxi ou autres transports de voyageurs. Il faut dire que les gares routières aussi s’occupent de leurs… moutons ! En attendant que les taxis reviennent, le SMS prend le relais.

S. O. A.

Quitter la version mobile