Par: M. O. Benmokhtar
C’est devenu une habitude. A chaque occasion de l’Aïd, notamment, les villes se vident de leur monde. Durant les deux jours de cette fête, hier et avant-hier, les localités étaient complètement désertes ou presque. C’est comme si on voulait marquer un temps d’arrêt pour reprendre son souffle, après un avant-Aïd mouvementé. Gare à celui qui s’aventurerait dans une quelconque ville, de la Kabylie du moins. On risque de périr de faim ou de soif, cela dépendra. Et ce n’est pas trop dire, car les différentes villes étaient tristement vides. La population préfère faire la fête «à huis clos». Cela explique d’ailleurs pourquoi on se bouscule la veille pour faire ses emplettes. C’est que les citoyens de la région ont appris à prendre leurs dispositions, selon cette «coutume», qui s’est véritablement ancrée dans les us de la société locale. Ils sont ainsi rares les commerçants qui osent «sacrifier» l’Aïd, pour quelques dinars de plus, cela d’autant qu’ils avaient fait le plein durant les quelques jours précédant l’Aïd. N’ayant pas appris la leçon des années précédentes, des citoyens se retrouvent ainsi pris au dépourvu, laissés pour compte. Ces infortunés ne peuvent que prendre leur mal en patience, en attendant le jour de la «réouverture», pour se procurer du pain et autres ingrédients de première nécessité. Des dizaines de voyageurs sont laissés, en outre, cloués dans des arrêts de bus, guettant l’arrivée d’un car ou d’un fourgon qui ne viendra peut-être même pas. Quel tort ont-ils fait ? Rien, si ce n’est le fait d’avoir eu une urgence les obligeant à se déplacer le jour de l’Aïd. C’est dire qu’il est tout aussi urgent de mettre fin à cette pratique, une prérogative qui est du ressort des pouvoirs publics. Car il ne suffit pas de publier des notes et des instructions, il s’agit de les concrétiser sur le terrain.
M. O. B.