Regard / Hommage, colère et … vigilance !

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Victime d’une tentative de kidnapping à laquelle il a âprement résisté S. Hand, 49 ans, a succombé hier, à ses graves blessures à l’abdomen après avoir essuyé des tirs à l’arme automatique des assaillants. La victime aura résisté jusqu’au dernier souffle de sa vie. Ses proches ont pourtant cru, jusqu’au bout à une guérison qui viendra souffler un vent de grand espoir. Hélas ! S. Hand rendra l’âme après un combat contre la mort, lui qui a lutté et résisté à une tentative de kidnapping qui a mal tourné. Son proche est, par contre toujours entre les mains de ses ravisseurs. La nouvelle dont l’onde de choc s’est propagée dans toute la Kabylie, a soulevé indignation et incompréhension dans une région martyrisée par tant de sacrifices. Le sang versé par cette énième victime d’actes barbares qui ciblent depuis quelques mois la Kabylie, appelle à une réflexion profonde qui devrait se faire autour de la matrice sécuritaire dans la région. Des évènements qui posent et ramènent le débat, à chaque fois que la sortie de crise se profile, à la dégradation de la donne sécuritaire. Pourquoi exactement la Kabylie ? Pourquoi cette région, dont la quiétude légendaire présentait une source de fierté; est aujourd’hui qualifiée avec insistance de fief de l’Aqmi ? Pourquoi continue-t- on à faire abcès de fixation sur un volet sensible qui ne cesse d’avoir de terribles conséquences sur le citoyen dont le moral est sensiblement atteint par tant de bruits et de perpétuels remises en cause ? Au moment où l’information de la mort de S. Hand circulait telle une traînée de poudre partout en Kabylie, ces informations conjugués à d’innombrables élucubrations de certains cercles font émerger une tension et une multitude doutes semés sur une population lassée de subir autant de pression. Les voix ne manqueront pas de s’élever contre cette logique. Ils seront justement des dizaines de milliers de citoyens qui viendront aujourd’hui, assister à l’enterrement de S. hand dans son village natal à Aghribs. Ils viendront d’abord rendre hommage à la personne qui a accepté malgré tout de rester servir sa région, y investir et vivre jusqu’au bout. Exprimer leur solidarité à sa famille, exiger la libération de l’autre jeune qui reste toujours en captivité et enfin vociférer, crier leur colère et ras-le-bol d’une situation explosive, insupportable. Les citoyens devront à ce titre se montrer clairvoyants, vigilants pour déjouer toutes les tentatives de ramener cette contrée de Kabylie vers des horizons et perspectives dangereuses. La déferlante humaine qui prendra d’assaut le village d’Imekhlef, revendiquera la justice, se dressera en dernier rempart contre toutes les formes d’impunité et d’amnésie qui empêcheraient cette région de faire le deuil de tous ses enfants, injustement ravis aux siens. Au moment où des cabinets d’études étrangers à l’image de Maplecroft, le cabinet britannique spécialisé dans l’étude de risque, naturel ou humain, classe la Kabylie dans la zone de « risque extrême », les citoyens de Kabylie ne veulent pas sombrer dans la fatalité. Ils respirent l’espoir et se nourrissent d’un optimisme inspiré de la dignité et de la grandeur de la région. N’est-ce pas que c’est dans ces moments difficiles que la Kabylie a toujours retrouvé ses enfants. Au delà des Hommes, l’Histoire note, confirme et témoigne !

A. Z.

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