Le mouvement associatif ferme le bureau du maire

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Le vent de la protestation populaire a soufflé de nouveau, dimanche dernier, au niveau de la commune d’Oued Ghir, sise à la périphérie de la ville de Bgayet, une commune qui semble, ces derniers temps, vivre au rythme de la contestation citoyenne. Après la révolte du quartier dit la SAS et des citoyens du lotissement Ibourassen qui ont procédé respectivement, à la fermeture du siège de l’APC, le tour est pour les habitants de la région allant de Seroual à Ireza.

Cette fois-ci, seulement les bureaux de l’Exécutif (celui du P/APC et son adjoint) ont été fermé par des représentants du mouvement associatif issus des localités de Seroual, Mellala, Eddes et Ireza, et cela, durant la matinée du dimanche précédent, pour dénoncer le laxisme des autorités locales devant les multiples problèmes que vivent les habitants de cette région.

Des problèmes liés, essentiellement, à la dégradation du cadre de vie de ces citoyens qui se sentent lésés par leurs responsables locaux au détriment des citoyens d’autres localités de cette commune. «Nous sommes des gens cultivés, nous avons uniquement fermé le bureau du maire et celui du vice-président ; nous ne voulons pas bloquer le service d’état civil afin de ne pas pénaliser les autres citoyens», nous dira M. Ramdani Yacine, président de l’Association «Tiwizi» venu, en ce jour, en compagnie de ses concitoyens pour présenter une

plate-forme de revendications au premier magistrat de ladite municipalité avec, dit-il, «un ultimatum», afin que l’APC prenne en charge leur doléances, sinon le mouvement associatif endurcira le ton.

Ces protestataires, décidés à aller jusqu’au bout de leur action, ont dû attendre jusqu’à 13 h 30 de l’après-midi, pour, enfin, rencontrer le P/APC M. Mohedeb Nacer. Devant l’insistance des protestataires en colère, refusant la suggestion du maire de recevoir seulement trois personnes avec lesquelles il discutera pour trouver une issue à leurs problèmes, et demandant la présence de tout le monde, une réunion a été convoquée dans la salle des délibérations de l’APC, entre quelques membres de l’exécutif communal, à leur tête le P/APC, et une vingtaine de protestataires.

Prenant la parole, M. Hammouche Kamel, membre de l’Association du village Seroual, a donné une présentation générale des problèmes qui rongent leur localité. A vrai dire, ces citoyens font face à une myriade de problèmes. Parmi lesquels, la pénurie d’eau qui coule rarement dans les robinets, même en hiver.

Ces villageois réclament une nouvelle programmation équitable de la distribution de l’eau par les services de l’ADE et la réalisation du piquage au réseau Tichy-haf, promis par les pouvoirs publics, mais qui tarde à voir le jour. Aussi, ils réclament la mise au service de l’éclairage public sur la RN 12 longeant les villages Ibachiren, Ireza et Mellala. R. Yacine nous affirmera que les pilons électriques ont été installés il y a 14 ans, mais ils demeurent non opérationnels, semblables à des poteaux fantômes. En outre, le problème du manque de transport a été soulevé par ces habitants. Ils exigent l’ouverture d’une ligne Mellala-Bgayet pour en finir avec les heures d’attentes fatidiques dans les Abribus. Quant au service d’état civil, les protestataires demandent à ce que le certificat de résidence et le papier de vente soient délivrés au niveau de l’antenne communale de Mellala.

Plus grave, encore, est la situation lamentable dont se trouvent les réseaux d’assainissement au niveau de cette localité. Les ouvrages sont fermés et les caniveaux bouchés, nous affirmera R. Yacine, et cela faute de travaux d’entretien. Ces habitants déplorent l’absence totale de travailleurs du service d’hygiène de l’APC dans leur localité. Cette situation n’a pas manqué d’ailleurs de provoquer des inondations suite aux dernières intempéries.

C’est un calvaire que vivent les familles dont les maisons sont situées en aval, où les eaux stagnent. Dernièrement, l’on a enregistré une intervention des sapeurs-pompiers au village Ireza suite à l’inondation d’une maison. A cela, s’ajoute le refoulement des eaux usées jusque dans les maisons des citoyens. Aussi, des eaux usées continuent de couler à ciel ouvert à Ibachiren.

En somme, c’est une situation catastrophique que vivent les habitants de ces villages qui demandent à ce que leurs élus locaux daignent intervenir et améliorer leur cadre de vie.

Pour sa part, le P/APC, M M. Nacer, a promis de se déplacer, lui-même, dans la région pour constater de visu la situation et prendre les mesures nécessaires.

Boualem Slimani

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