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Timizart / Une commune à la traîne

La commune de Timizart est l’une des municipalités les plus dépourvues de la wilaya de Tizi-Ouzou.

Cela à l’image du chef-lieu de la commune, la localité de Souk El Hed qui ressemble plutôt à un village quelconque. Un tas de battisses, dont une agence postale, un centre culturel, qui n’a en fait que le nom à faire valoir, une mosquée… traversés par une grande rue délabrée, donnant sur le siège de l’APC, tout aussi vétuste. Le tout, dressé dans un cadre désolant, c’est à quoi ressemble Souk El Hed, qui doit cette appellation au marché hebdomadaire qui s’y tient chaque dimanche. Un marché qui constitue l’une des rares rentes communales, provenant de sa location. Sinon, la municipalité n’a que les PCD alloués par l’administration, pour subvenir à ses besoins. Des besoins qui ne se comptent pas. Certains villages de la commune manquent absolument de tout. Du gaz naturel, on n’en parle même pas. Quelques villages rêvent…de réseau d’assainissement. Pourtant, Timizart, pour ceux qui ne la connaissent pas, est l’une des plus importantes communes de la wilaya, avec une population dépassant les 30 mille habitants. Que peuvent bien faire les 3,4 milliards de centimes, accordés par l’état en PCD, pour les 35 villages constituant cette commune. Une commune au foncier énorme. Timizart s’étale, en effet, sur une superficie de 6500 hectares, dont la moitié sont des terres agricoles. Le comble est que cette superficie demeure inexploitée, au moment où le manque d’infrastructures de tout genre se fait sentir terriblement. La municipalité ne dispose que d’un seul lycée où s’entassent pas moins de 1200 élèves ! L’unique centre de santé érigé en polyclinique, contre vent et marée, répond lamentablement aux sollicitations dont il fait objet. Le club local de football a mis les clés sous le paillasson, il y a quelques années de cela, à cause de l’absence d’un stade digne et réglementaire. Le terrain, implanté dernièrement au niveau du village Ibdache, a dû fermer les portes aussitôt ouvertes, pour cause d’affaissements. «La seule satisfaction que je puisse tirer réside dans le secteur de l’éducation», nous dira en substance le maire, Djouadi Lounes, expliquant que les 16 écoles primaires de la commune ont toutes bénéficié des travaux d’aménagements. Le premier magistrat de la collectivité dénonce, d’un autre coté la répartition des projets de logements sociaux trouvant «inadmissible» que sa commune n’ait hérité d’aucun quota des 2 500 unités, accordées pour la wilaya de Tizi-Ouzou. En matière de l’habitat, Timizart, apprend-on, a réalisé 650 habitations dans le cadre du programme des aides à l’auto- construction, tandis que 3 000 demandes de ces mêmes aides attendent au niveau du service social de la mairie. C’est dire, en somme, que la municipalité est au fond du gouffre dans ce domaine aussi. Pourtant, en plus de ses capacités foncières indéniables, Timizart ne manque pas d’imagination, à même de lui permettre de connaître des jours meilleurs. Une étude d’une ville nouvelle a été réalisée par des spécialistes de la région, en collaboration avec l’APC locale. Une ville érigée, sur papier cela s’entend, à quelques encablures de l’actuel chef-lieu communal. Sur maquette, la future cité si elle voit le jour, dispose de toutes les infrastructures nécessaires. L’étude se trouve dans les bureaux de la direction de l’urbanisme de la wilaya. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la commune de Timizart voit grand, mais qu’elle demeure à la traîne, malgré elle.

M. O. B

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