Kherrata / La protection de l’environnement en question

Partager

L’évaluation des activités des bureaux d’hygiène communaux de Kherrata et de Draâ El Kaïd qui a eu lieu à la fin de la semaine passée, au siège de la Daïra, et ce, pour la période allant du début de l’année 2010 au 30 Septembre 2010, a mis au grand jour deux phénomènes qui continuent, malheureusement, à connaître une évolution préoccupante, de par leur caractère difficilement maîtrisable. Il s’agit, pour l’un, des animaux errants et pour l’autre, de la prolifération des décharges sauvages, qui mettent en danger la santé publique et l’environnement.

Bien que des campagnes d’abattages de l’espèce canine sont organisées de temps à autres, les résultats escomptés sont décevants. D’autres facteurs porteurs de maladies transmissibles à l’homme ne font qu’aggraver la situation. Des espèces animales tels que les félins (chats), en particulier, figurent parmi les causes des morsures enregistrées au cours de cette même période et qui ont atteint 32 cas sur les 209 recensés pour les deux communes. Mais, en dépit de ces statistiques inquiétantes, force est de constater que la prise en charge de toutes les personnes mordues assurée par les services de la prévention de l’Etablissement Public de Santé de Proximité de Kherrata a été efficace et qu’aucun cas de rage n’a été enregistré. De toute évidence, les actions de lutte contre cette maladie dangereuse ne doivent pas être limitées aux campagnes d’abattages des animaux errants, elles doivent l’être également contre les décharges sauvages qui sont l’un des maillons de la chaîne de transmission de maladies. Ces types de fléaux sont porteurs de vecteurs de diverses maladies. Outre la rage, il y a également le kyste hydatique et la leishmaniose dont les décharges sauvages favorisent leurs développement, puisque le nombre constaté à travers les Communes a atteint des proportions alarmantes, avec tous les effets néfastes qu’elles engendrent, tant sur la santé publique que sur l’environnement. Le comportement irresponsable du citoyen est en premier lieu responsable des conséquences qui en résultent, sinon comment expliquer le nombre important de morsures enregistrées et qui demeure une préoccupation pour la collectivité si ce n’est une certaine démission constatée à l’égard du compagnon de l’homme, le laissant errer dans les rues, les quartiers et campagnes sans se soucier des dangers qu’il représente pour le citoyen. Les campagnes d’abattages ne suffisent pas à elles seules à éradiquer le phénomène. Quoique des actions ponctuelles tendant à réduire les risques de maladies transmissibles par l’animal, il n’en demeure pas moins que des opérations à la charge des APC, allant dans le même sens, doivent être organisées pour lutter contre la prolifération des décharges sauvages pour réduire autant soit peu les conséquences qu’elles engendrent, et ce, par une meilleure organisation de ramassages des ordures ménagères et la mise en place dans les quartiers des bacs de collectes, mais cela reste insuffisant si le citoyen ne s’implique pas dans la préservation de l’hygiène de son milieu, surtout que le problème de décharge publique se pose pour la commune de Draâ El Kaïd, en absence de site devant servir à son implantation. Pour la commune de Kherrata, Chef-lieu de daïra, la situation est tout autre puisqu’elle dispose d’une décharge publique appropriée, qui réunit toutes les conditions nécessaires pour cet usage et qui était fonctionnelle pendant plusieurs décennies et dont le site est situé au lieudit «Mehrira» ; qui a été fermé depuis près d’une année, suite à l’opposition des habitants de la localité quant à l’exploitation des deux carrières d’agrégats desservies par le même accès. Les motifs évoqués par ces derniers seraient liés à la santé l’environnement et aux désagréments causés par ces exploitations. Les réunions des autorités locales concernées avec les représentant de la population n’ont pu permettre, à ce jour, la reprise des activités de ces carrières et de la décharge publique. Il faut aussi souligner que la fermeture de ces carrières a eu et continue d’avoir des répercussions négatives sur le développement socio-économique de la région et des communes limitrophes, en raison des problèmes d’approvisionnements en agrégats et tout-venant, destinés aux réalisations des projets, mais il semblerait selon des informations recueilles à ce sujet que le problème est en cours de règlement, puisqu’il a été retenu l’inscription d’une opération de revêtement, en béton bitumeux, de la piste menant du chemin de Wilaya n°32 vers le site via la localité du «Mehrira», ainsi que l’étude et la réalisation d’une autre piste pour l’accès à ce dernier et dont une deuxième consultation serait lancée prochainement, vu que la première a été infructueuse. En attendant, le lieu de la décharge des ordures ménagères de la ville de Kherrata s’effectue dans les gorges du «Chabet El Akra», qui doivent être classées comme zone protégée de par leurs caractéristiques touristiques uniques dans la région et même en Algérie. L’autre volet en relation avec la préservation de la santé et qui nécessite une prise en charge par les pouvoirs publics concernés se situe en matière d’assainissement dans les localités rurales des communes de Kherrata et de Draâ El Kaïd qui sont dépourvues de réseaux. Les habitants de ces deux communes continuent à utiliser des fosses septiques, qui n’ont d’ailleurs aucune raison d’exister. Situation aggravée par la présence d’eaux usées à ciel ouvert qui accentuent les risques de maladies, notamment d’origine hydrique auxquels sont exposées plusieurs zones d’habitations dont les infiltrations polluent non seulement les sources mais aussi la nappe phréatique. La prise en charge par l’inscription des opérations d’assainissement des localités non encore touchées à travers les communes de la daïra requiert une urgence pour parer à toute éventualité susceptible de nuire à la santé des populations concernées et de proposer des mesures appropriées pour la réalisation de réseaux d’assainissements selon les priorités.

Slimane Zidane

Partager