Site icon La Dépêche de Kabylie

Comment…taire ? : Mairie bloquée par…son maire

Par: M. O. Benmokhtar

Drôle d’initiative que celle prise par les élus du RCD, qui ont procédé jeudi dernier à la fermeture du siège de l’APC d’Azazga, dirigée par le même parti, en guise de protestation contre l’insécurité. Certes, le phénomène relatif à l’insécurité prend de l’ampleur dans la région, mais à ce qu’on sache, un élu, de surcroît parlementaire, dispose de cadres et d’espaces autrement mieux appropriés pour s’exprimer. Les institutions dans lesquelles cet élu est porté par la volonté citoyenne, offre une opportunité plus adéquate pour se faire entendre. Au lieu de « descendre » dans la rue, il semble plus logique, politiquement parlant, de crier son désarroi dans les assemblées où il siège. L’APW, le parlement et le sénat sont faits pour ça. Et puis, porter haut les préoccupations des citoyens est la principale mission de l’élu qui se devrait d’assumer ses responsabilités. La rue est faite pour le petit peuple qui ne possède pas d’autre cadre pour se faire entendre. N’est-ce pas qu’à travers cette action de fermeture de la mairie, qu’on pensait être propre aux habitants sans merci, cette «élite» encourage plutôt le blocage ? Demain, on ne pourrait accabler la population, si elle venait à opter pour ce genre de manifestation. Cette même «élite» qui n’a donc pas trouvé mieux pour «crier sa colère» contre le phénomène d’insécurité que de fermer le siège de l’APC, donne ainsi un mauvais exemple. Que dire à ces dizaines de citoyens venus se faire établir des documents administratifs et qui ont d&ucirc,; la mort dans l’âme, rebrousser chemin, car la mairie a été fermée par…son propre maire et d’autres élus du même parti? Le ridicule ne tue pas ! ce même maire, arborant à l’occasion une écharpe aux couleurs nationales, comme s’il s’agissait d’une journée de fête, a publié la veille, un avis pour informer la population locale que la mairie serait fermée le lendemain, exactement comme font les comités de villages et autres contestataires.

M. O. B.

Quitter la version mobile