La coordination des sections CNES sursoit à son mouvement de protestation

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La Coordination nationale des sections CNES sursoit à sa décision des trois journées de protestation suite à “la réponse apportée par les autorités et au vu des priorités des tâches à prendre en charge pour l’édification d’un nouveau syndicat”. Cette décision a été prise en marge de sa réunion tenue les 26 et 27 novembre derniers à Alger.

“Les luttes des enseignants depuis plus de 18 ans viennent de voir une concrétisation partielle puisque la dernière décision prise par les pouvoirs publics concernant le régime indemnitaire prouve que ces derniers ont compris que l’enseignant universitaire algérien a été longtemps dévalorisé», note le CNES dans un communiqué rendu public hier.

Selon ce syndicat, “la communauté enseignante ne pouvait plus attendre, preuve en est de sa mobilisation après qu’ait été proposée la tenue de trois journées de protestation lors de la réunion du CNES les 8 et 9 octobre derniers”. “Nonobstant ce nouveau régime indemnitaire, l’impact du montant des indemnités sur le niveau de vie des enseignants risque d’être remis en cause par l’inflation non maîtrisée et par le fait de laisser une part importante des indemnités (taux variant entre 0 et 40% de la prime d’amélioration des performances pédagogiques et scientifiques) entre les mains de l’administration», a noté le CNES. Cette organisation syndicale réfute “toute gestion démocratique indique que cette dernière indemnité sera utilisée comme moyen de pression non pas pour sanctionner les efforts des uns et des autres mais plutôt leur aptitude à obéir à l’administration”.

Ainsi donc, et devant cet état de fait, le CNES maintient sa revendication relative au versement en une seule tranche du rappel des indemnités, comme elle réitère “son rejet des circulaires portant atteinte aux libertés académiques et à la liberté de circulation ainsi que celles créées pour bloquer l’avancement des collègues postulant pour la thèse d’Etat ou pour la nouvelle thèse”. De ce fait, ce syndicat propose aux concernés par ce dernier problème de prendre contact avec leurs délégués de la Coordination pour que soit préparée l’envoi d’une délégation représentant les concernés au niveau national au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Le Cnes demande également que les textes d’application du statut de l’enseignant chercheur qui date de mai 2008 soient libérés. La Coordination nationale du CNES rappelle en outre, que la revendication portant sur le logement pour l’enseignant universitaire est centrale et demande à ce que tous les programmes soient sérieusement pris en charge au niveau de toutes les wilayas concernées comme elle rappelle aux enseignants non logés que seule une large mobilisation continue, peut régler cette question. Par ailleurs, la Coordination nationale a déploré le fait que depuis plus de quatre années, “l’activité syndicale des enseignants du supérieur a été réduite à sa plus simple expression et ce malgré ces appels répétés et le déplacement de toute la coordination lors de la tenue de ses précédents conseils nationaux”. “Cela alors que l’université subit des transformations en profondeur (statut de l’enseignant chercheur, introduction du système LMD, réforme de la recherche, PNR, expansion du nombre d’établissements universitaires, prééminence de l’administratif sur le pédagogique et le scientifique illustré par des cas flagrants de dépassements dans tous les domaines, etc)», a souligné le communiqué. Le communiqué indique dans le même sens, que “cette inertie ne peut que faire mal aussi bien à l’enseignant du supérieur qu’à l’université algérienne et risque même de voir les acquis du combat de deux décennies partir en fumée”. C’est pourquoi, les membres de la Coordination nationale proposent, après un large débat, la création d’un nouveau syndicat des enseignants du supérieur, revendicatif et démocratique, seule solution, selon le CNES, pour que les transformations de l’université ne se fassent pas au détriment de la qualité de l’enseignement et de la recherche ou contre l’enseignant du supérieur. La coordination nationale publiera un texte pour expliquer les raisons de cette décision historique ainsi que sa vision de ce que doit être ce nouveau syndicat afin qu’un débat serein, responsable puisse se tenir entre les enseignants du supérieur lors des Assemblées générales qui doivent être programmées à cet effet.

Lemya Ouchenir

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