Plus de 600 nouveaux cas de sida ont été enregistrés au cours des neuf premiers mois de l’année en cours en Algérie. Ces nouveaux cas portent le nombre cumulé officiel depuis l’apparition de l’épidémie en Algérie en 1985, à 4 745 séropositifs et 1 118 personnes en phase de sida. Toutefois, les estimations parlent d’à peu près 30 000 personnes touchées, dont 6 000 à 12 000 femmes seraient contaminées par le virus.
En vue de la dangerosité de la maladie et en l’absence d’un remède magique, la prévention s’impose comme la meilleure voie à prendre, notamment pour les femmes et les enfants, souvent privés de l’information. Ainsi donc, l’Association Anis a décidé de mener une campagne de sensibilisation à l’adresse de ces femmes. Cette campagne intitulée «Himaya» a démarré dans la journée d’hier, à partir de Ghardaïa pour ensuite atterrir en l’espace d’une année, dans plusieurs régions du pays.
La Journée mondiale de lutte contre le sida, célébrée le 1er décembre de chaque année, sera l’occasion pour l’ensemble des pays de faire le point sur les résultats enregistrés en matière de lutte contre cette maladie. A l’instar de ces pays, l’Algérie, malgré son classement parmi les pays à profil épidémiologique bas avec une séroprévalence de l’ordre de 0,1%, maintient son objectif d’éliminer les causes de cette maladie à travers notamment la promotion du dépistage précoce.
De ce fait, le ministère de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière vient de signer un arrêté permettant à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) d’intégrer les médicaments du VIH-sida dans son stock, pour éviter des ruptures.
Une circulaire pour la mise en place de réseaux pour la prise en charge des malades atteints par le sida a été également promulguée par le département de Djamel Ould Abbès.
Cependant, des acteurs du domaine estiment qu’il est « impératif » de considérer les porteurs du VIH comme des vecteurs pouvant engendrer la transmission de la maladie et non des entités séparées à comptabiliser.
D’après le président de l’association Anis, le docteur Skander, une personne contaminée par le VIH/sida «peut vivre entre 7 et 10 ans en très bonne santé apparente et peut ignorer qu’elle est malade pendant tout ce temps-là».
Le défi lancé par cette Association est d’investir les milieux les plus conservateurs du pays de façon à sensibiliser et informer sur les modes de protection. Cette campagne sera promue par deux femmes, à savoir l’ancienne ministre de la Culture, Zahia Benarous, et la chanteuse Amel Wahbi. En outre, les imams et les guides religieux ont reçu l’instruction de mener des campagnes de sensibilisation au niveau des mosquées pour informer les citoyens des dangers du sida et de ses modes de transmission en plus de l’importance de venir en aide aux sidéens. Il y a lieu de noter en outre, que dans le cadre du plan stratégique national de lutte contre le sida (2008-2012), 72 centres de dépistage ont été réalisés à travers le territoire national ainsi qu’une dizaine de centres de référence de prise en charge des personnes atteintes par cette maladie. A cela, il faut ajouter la mise en place d’un dispositif institutionnel de prise en charge du sida, renforcé par la création de l’Agence nationale du sang, et la fourniture des antirétroviraux à titre gracieux (la trithérapie, protocole thérapeutique associant trois antiviraux permettant de ralentir la multiplication du virus dans l’organisme, est prise en charge gratuitement par l’Etat).
Lemya Ouchenir