L’histoire des Amazighs revisitée

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« Les royaumes amazighs de la période musulmane » est le thème d’un colloque international, organisé par le Haut commissariat à l’amazighité depuis hier, à la Maison de la culture Ahmed Réda Houhou, de Biskra.

De Biskra M. Mouloudj

Ce colloque de deux jours et qui prendra fin aujourd’hui dans l’après-midi, a vu, du moins pour la journée d’hier, défiler plusieurs communicants venus de diverses universités nationales et même étrangères, à l’exemple du Maroc et de la Tunisie. C’est en présence du wali de Biskra, M. Djari Messaoud que le coup d’envoi a été donné en compagnie de El Hachemi Assad, directeur de la promotion culturelle au sein du HCA, et du représentant du SG de la même institution, M. Youcef Merahi. Dans le message d’ouverture, en guise d’argumentaire du colloque, M. Hamid Bilek, sous-directeur du HCA a estimé que « l’Histoire des royaumes amazighs est aussi profonde que l’existence même des premiers Berbères ». Les premiers royaumes connus « remontent aux temps où les relations entre Amazighs et les Pharaon égyptiens s’entrecroisaient », a-t-il souligné. Evoquant les relations qu’entretenaient les premiers Amazighs avec les autres, M. Bilek a indiqué que ces relations étaient “tantôt paisibles, tantôt conflictuelles”. Il a souligné par ailleurs, que “ A cette époque déjà les recherches archéologiques et historiques ont fait parvenir jusqu’à nous l’existence de royaumes amazighs au delta du Nil « . Il a cité à titre d’exemples, « le Royaume d’Hiérakléopolis sous le règne de Shehonq 1er, fondateur de la 22e dynastie pharaonique”. Cet exemple concerne les royaumes amazighs fondés à l’extérieur, contrairement aux autres royaumes, les plus récents, du fait qu’ils sont fondés sur les terres nord-africaines. De tous ces royaumes, les plus grands et les plus connus, à l’instar des royaumes de Massinissa, de Syphax, de Juba II&hellip,; et dont plusieurs écrits et ouvrages historiques leur ont été consacrés, M. Bilek a relevé le fait que d’autres le sont moins. « Très mal documenté déjà pauvre en sources et en récits quand d’autres considérations n’influaient pas et ne détournaient pas les maigres écrits historiques existants ». Les dynasties des grands royaumes maghrébins comme les Almohades, les Almoravides et les non moins importants tel les Hafsides, les Abdalwadides et les mérinides, « méritent bien qu’on s’y penche objectivement pour mieux appréhender les tenants et les aboutissants de cette période historique riche en événements ». Dans sa communication consacré à la présence civilisationnelle amazighe dans ses facettes politique, sociale, culturelle, économiques et leur relation avec l’extérieur durant la période musulmane, M. Kheddam Mohamed-Belkacem, hitorien, estime que « l’appellation du Maghreb arabe n’a pas le droit de citer, car, a-t-il souligner, elle dénie l’existence de tout un peuple « . Sur un autre volet, il a indiqué que “les Amazighs avaient noué des relations importantes avec d’autres peuples du bassin méditerranéen», à l’exemple « de Carthage ainsi qu’avec les Vandales, les romains… ». Pour sa part, Larbi Aggoun, enseignant à l’université Mentouri de Constantine, a présenté une communication sur la toponymie de la région de Biskra, Souf ainsi que Oued Righ. Dans son allocution, M. Aggoun a souligné que « toutes les appellation à Biskra et à Oued Righ sont amazighes ». Pour M. Aggoun, la génération actuelle est « déconnectée de son passé historique pourtant glorieux ! ». Mme. Zeouati Ibtissem a, quant à elle, présenté une communication sur « le premier noyau d’un Etat amazigh durant la période musulmane, de Kouceila à Kerouan ». D’autres communications sur le même thème ont été présentées hier après –midi. Le colloque qui a vu des chercheurs tunisiens et marocains prendre part aux travaux, sera clôturé cet après-midi.

M. M

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