Pour le rétablissement de la vérité historique

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Pour la journée du jeudi, dernier jour du colloque international, organisé par le Haut commissariat à l’Amazighité sous le thème des “royaumes amazighs de la période musulmane», à la Maison de la culture de Biskra, les communicants ont, à l’unanimité exprimé le nécessaire rétablissement de la vérité historique, en ce qui concerne les Amazighs.

Pour ainsi dire, les Amazighs maltraités durant toute leur histoire ancienne, ils le sont même aujourd’hui. Grands absents des écrits historiques pour des raisons purement politique, ce peuple est mis au banc de l’Histoire même dans les pays qui sont les siens. Seul le rétablissement de la vérité historique dans toutes ses dimensions, sans artifices et sans calculs autre que scientifique, peut, à la limite, rendre à ce peuple plusieurs fois millénaires la place qui est la sienne dans les annales de l’histoire.

Pour la dernière journée du colloque, le professeur Djamil Aïssani de l’université de Bgayet et président de l’Association Gehimab, laboratoire Lamos a présenté une lecture sur les “traditions scientifiques du royaume berbère des Hammadites (1004-1152)”.

Le Pr Aïssani a indiqué que la fondation en 1004 du royaume amazigh des Hammadites “a profondément marqué l’histoire politique, commerciale et intellectuelle du Maghreb et de la méditerranée”. Il a ajouté que “de nombreux témoignages confirment que sa première capitale, la Qalaâ des Beni Hammad, a été l’un des centres culturels et scientifiques les plus dynamiques du Maghreb au XIe -XIIe siècles” et a notamment joué un rôle capital de “relais après le déclin de Kairouan et avant l’avènement de Bougie”.

D’autre part, le Pr Aïssani a donné une synthèse des témoignages connus sur la tradition d’enseignement à la Qalaâ et ses rapports avec Ifrikia (ancienne Tunisie).

Pour sa part, le socio-anthropologue marocain Aït Lhou Driss, qui a présenté une communication sur “Marrakech sans son mythe fondateur, histoire et état des lieux», Marrakech est la prononciation actuelle de Murrakush, et c’est la reprise de “Amour n Akouch», en langue amazighe du Haut Atlas, mot équivalent à (La terre ou pays du Dieu).

Amir Boughdeda, enseignant à l’université Mohamed-Khider de Biskra a présenté quant à lui, une communication sur les chefs politiques et militaires de la dynastie des Almoravides.

M. Helouane Hacène, enseignant chercheur à l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a traité “des Zianides : une dynastie haute en couleurs. De Yaghmorassen, le fondateur à Abou Hamou le poète, à Ibn Tachfine le bâtisseur”. Dans son allocution, M. Helouane a démontré que hormis les guerres que menaient les Zianides, contre, surtout l’Espagne, “revigorée par la reconquista», d’autres souverains amazighs se sont particulièrement distingués autrement. Il cite, à titre d’exemple Yaghmorassen et “son sens aigu de la realpolitik, son pragmatisme”. Ce personnage historique, explique encore M. Helouane “a dû manœuvrer, s’allier aujourd’hui avec l’ennemi d’hier pour enfin parvenir à bâtir un Etat viable sur les plans économique, culturel et politique”. M. Helouane a aussi évoqué dans sa communication, le rôle de Abou Hamou, le poète et Ibn Tachfine, le bâtisseur de royaume.

D’autres communications, toujours dans le même sillage, ont été présentées. Le colloque s’est clôturé avec la lecture des recommandations par les responsables du HCA.

M. Mouloudj

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