Un nouvel acquis pour le cadre de vie

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La wilaya de Bouira vient de bénéficier d’un projet de forêt récréative doté d’une enveloppe budgétaire de 120 millions de dinars. Le site projeté pour l’aménagement n’est autre que la forêt suburbaine d’Errich située à la limite du périmètre urbain. Cette forêt reçoit habituellement le week-end, tous ceux qui tentent de sortir de l’étouffante atmosphère urbaine.

Des jeunes et des moins jeunes s’adonnent au footing et essayent d’oublier le stress de la semaine. Ils viennent parfois en famille. Cependant, jusqu’à présent, le cadre ne s’y prête que très peu. Non seulement ce site n’offre aucune garantie de sécurité- les bouteilles et autres canettes de boissons alcoolisées jetées sur la piste et sous les bois, nous donnent déjà une idée d’une certaine catégorie de personnes qui fréquentent ces lieux, mais il n’offre, non plus, aucun espace de vraie détente pour les enfants et les familles. Ces espaces censés comprendre les équipements ludiques, les allées et voies de promenades, les curiosités animalières et d’autres objets qui existent dans certaines forêts récréatives en Algérie et dans le monde ne pourront être installés qu’à la faveur de la mise en œuvre de précieux projet. La population de la ville de Bouira, plus de 80 000 habitants, a toujours été à la recherche d’espaces et d’aires de détente. Certains ménages font parfois des dizaines de kilomètres (vers Tikjda ou Hammam Ksenna, voire même vers le jardin zoologique de Ben Aknoun). A la suite de l’exode rural des années 1990, la ville s’est étendue dans tous les sens. Il faut dire que sur le plan du cadre de vie des citoyens, les autorités locales n’ont pris les choses au sérieux que depuis les deux dernières années. Les conditions de la réalisation du progrès social et économique ont trop souffert d’un déficit flagrant en matière de cadre de vie, d’environnement et d’esthétique générale qui concilieraient l’homme avec son milieu, milieu où- d’après les spécialistes en santé en psychologie et en urbanisme- l’homme est censé retrouver son équilibre et créer une symbiose avec l’ensemble des éléments dans lesquels il évolue. Outre les lois et règlements qui régissent les secteurs de l’environnement, des forêts et de l’urbanisme, le gouvernement algérien a promulgué il y a trois ans, une loi spécifique aux espaces verts (décret n°07-06 daté du 13 mai 2007). Il faut dire que cette loi relative à la gestion, protection et développement des espaces verts, n’a pas bénéficié d’une vulgarisation- institutionnelle, scolaire ou autre- à la hauteur des enjeux qu’elle charrie.

Et pourtant, dans le contexte de l’urbanisation forcenée et d’anarchie architecturale ayant caractérisé les paysages citadin et rural, cette loi constitue, de par les orientations qu’elle prodigue, le cadre réglementaire qu’elle instaure et les sanctions qu’elle prévoit une mini-révolution en matière de cadre de vie des citoyens.

Les aménagements urbains dans la wilaya de Bouira- chapitre qui comporte bien évidemment la composante espaces vert-, connaissent aujourd’hui un développement inédit dans la plupart des villes chefs-lieux de daïras. L’entreprise publique SAFA-Zaccar a signé des conventions avec les APC concernées et le résultats sont déjà visibles sur les boulevards les plus en vue. L’un des éléments les plus caractéristiques et les plus prégnants dans le cadre de vie urbain, c’est logiquement la présence de verdure et d’espaces verts. Qu’ils soient alignés, en quinconce ou en bosquet, qu’ils soient feuillus ou résineux, qu’ils fleurissent au printemps ou en été les arbres et les arbustes constituent un décor qui accompagne toutes les constructions (logements collectifs ou individuels) qu’entreprennent les gestionnaires dans les pays développés. Si, à l’échelle internationale, la norme en matière d’espace vert est fixée à 10 m2 par habitant, en Algérie ce chiffre se réduit au un dixième, c’est-à-dire : 1m2. S’agissant du nouveau projet de la forêt récréative d’Errich qui s’étend sur 25 hectares, le bureau d’études devant prévoir les aménagements nécessaires est déjà sélectionné par la Conservation des forêts de la wilaya de Bouira, maître de l’ouvrage du projet. Le bureau d’études a élaboré déjà les premiers cahiers de charges relatifs à certaines zones spécifiques de la forêt.

Une fois que les travaux d’aménagement auront été réalisés, la forêt soumise aux règles édictées par le décret 06-368 du 19 octobre 2006 fixant le régime juridique de l’autorisation d’usage pour les forêts récréatives ainsi que les conditions et les modalités de son octroi. Comptant mettre en exergue le triptyque de la vocation de la forêt- à savoir récréation, détente et loisirs-, le projet ne manquera pas d’apporter un supplément d’âme à la ville de Bouira et d’instaurer des traditions de sorties familiales et de saine détente.

Amar Naït Messaoud

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