Les dernières précipitations qui ont inondé la région de Souk Oufella ont été un révélateur qui a reflété l’état désastreux du réseau routier, qui serpente à travers les villages, occasionnant, comme de coutume, des désagréments embarrassants pour les citoyens, aussi bien les piétons que les conducteurs de véhicules. Que ce soit à Aourir, Tiliouacadi ou à Ayaten, pour ne citer que les villages les plus touchés, les routes piétonnières se sont transformées en sillons boueux où tout déplacement devient une corvée. Inondées, les routes sont devenues des oueds et montrent combien l’entretien des passages et des caniveaux est oublié. Les énormes nids-de-poule qui jalonnent les routes représentent une succession de piscines marécageuses, lesquelles donnent le vertige aux conducteurs au moment de choisir par quel angle ils pourraient se frayer un passage. Par-ci et par-là les chantiers sont à l’abandon, les travaux à l’arrêt, et sont désormais envahis par des quantités d’eaux auxquelles il faudrait bien du temps pour les vider. Les habitants, eux, s’affairent obstinément pour déboucher un avaloir, creuser une rigole et lui donner la direction d’une rivière souvent emplie de détritus et d’arbrisseaux nuisibles. Ce spectacle de boue et d’eau, glissant nonchalamment sur les routes, a contraint les habitants à redoubler d’imagination afin de se frayer un chemin salvateur, et éviter de laisser une chaussure dans les rets formés par les innombrables flaques d’eaux. «Heureusement que notre région est montagneuse, ça aide l’eau à s’évacuer toute seule, autrement, le plan Orsec ne suffirait pas à nous faire sortir de nos mauvaises impasses qui reviennent chaque année comme des malédictions !», dit un enseignant, au moment de montrer le chemin à ses ouailles.
T. D.