Tranche de vie de l’artiste : Boumessaoud, en 1927…

Partager

Né en 1927 à Boumessaoud à Ath Djelil wilaya de Béjaïa,Vgayeth, C’est en 1937 que le papa de Cherif Kheddam, rentré de France, emmène son jeune fils de 10 ans dans la Zaouia de Cheikh Ouvelqassem, dont il est lui-même un khouni, c’est-à-dire un adepte. Vêtus de chéchia et de gandouras, les tolbas s’adonnaient également aux chants liturgiques. La psalmodie des versets du Coran était l’une des disciplines clé des futurs imams. Parmi les convives présents au couscous de l’hospitalité offert par El Hadj Rachid, l’un des descendants du Cheikh Ouvelqassem, en l’honneur de l’illustre hôte, El Hadj Boubkeur Saîdani qui va sur ses 90 ans se souvient : «Je me rappelle du chant des tolbas à la source en bas du village. De retour des champs, j’immobilisais mon âne pour les écouter longuement», dit-il. Ses longues séances de psalmodie ont sans doute modelé les cordes vocales de celui qui ne se destinait pas encore à cet art profane qu’est la chanson. Sa vocation est-elle née de ces chants (ajouad) qui ont rythmé les six années de vie studieuse et communautaire que le petit Cherif a passées à Boudjellil ? Cherif Kheddam l’admet implicitement. Au fil des souvenirs qui s’égrènent, quelquefois des petits évènements conservés dans un coin de la mémoire remontent à la surface. «Je me rappelle d’un jour particulier de l’année 1940. Nous sommes allés nombreux voir un avion courrier qui s’était posé dans cette plaine qui borde la rivière entre Boudjellil et Tazmalt », dit-il.

Partager